Faire voler l'étain
Traduire est une entreprise délicate ! Toujours dans ce poème de Ryôkan, En réponse à une lettre, il y a une expression que j’ai traduite, faute de mieux, par "le bâton en main" (au huitième et dernier vers). L’expression, typiquement zen, est composée de deux caractères 飛錫. Elle signifie très littéralement "faire voler l’étain".
Quoi qu’est-ce, me direz-vous ? En fait, "étain" est pour canne d’étain, shakujô, en japonais, le grand bâton (1 m 80) des moines zen surmonté à son extrémité supérieure d’anneaux métalliques qui tintent en marchant. Le son permet de faire fuir les bêtes sauvages lorsque le moine parcourt les forêts ou les montagnes mais aussi de l’annoncer lorsqu’il arrive dans un village.
Cette expression "faire voler (la canne) d’étain" a le sens de pérégriner.
冷然飛錫下嶙峋
Le cœur léger, le bâton en main, je descendrai les pentes des montagnes.
Le lecteur japonais imagine déjà Ryôkan avec sa longue canne, son chapeau de bambou, cheminant par les montagnes. Il possède plus qu’un bâton en main, c’est tout le zen que le lecteur entraperçoit dans cette expression. Le moine zen est un-sui 雲水, "nuages et eaux", non un simple vagabond mais la totale liberté. C'est aussi un bâton de paix et d'amour : Le bodhisattva Jizô qui arpente les six destinées pour sauver les êtres est traditionnellement représenté sous la forme d'un moine, le shakujô en main.
Dans cette vidéo extraite d’un film d’Arnaud Desjardins, on voit Taisen Deshimaru faire voler l’étain. Mais il n’a en main ici qu’un bâton de bois, ce n’est pas un shakujô qui se reconnaît assez facilement à ses anneaux de métal.
Quoi qu’est-ce, me direz-vous ? En fait, "étain" est pour canne d’étain, shakujô, en japonais, le grand bâton (1 m 80) des moines zen surmonté à son extrémité supérieure d’anneaux métalliques qui tintent en marchant. Le son permet de faire fuir les bêtes sauvages lorsque le moine parcourt les forêts ou les montagnes mais aussi de l’annoncer lorsqu’il arrive dans un village.
Cette expression "faire voler (la canne) d’étain" a le sens de pérégriner.
冷然飛錫下嶙峋
Le cœur léger, le bâton en main, je descendrai les pentes des montagnes.
Le lecteur japonais imagine déjà Ryôkan avec sa longue canne, son chapeau de bambou, cheminant par les montagnes. Il possède plus qu’un bâton en main, c’est tout le zen que le lecteur entraperçoit dans cette expression. Le moine zen est un-sui 雲水, "nuages et eaux", non un simple vagabond mais la totale liberté. C'est aussi un bâton de paix et d'amour : Le bodhisattva Jizô qui arpente les six destinées pour sauver les êtres est traditionnellement représenté sous la forme d'un moine, le shakujô en main.
Dans cette vidéo extraite d’un film d’Arnaud Desjardins, on voit Taisen Deshimaru faire voler l’étain. Mais il n’a en main ici qu’un bâton de bois, ce n’est pas un shakujô qui se reconnaît assez facilement à ses anneaux de métal.
Mots-clés : Ryôkan, traductions
Imprimer | Articlé publié par Eric le 30 Mai 07 |