Un rébus dans le texte
Je traduis en ce moment le Document de transmission de la robe bouddhique (Hôe denshô 法衣傳書) un texte daté de l'année 1828 qui servit au maître zen Sawaki Kôdô dans ses enseignements sur le kesa. Je trouve une phrase quelque peu étrange. Elle est pourtant fort simple composée d’un sujet et d’un prédicat. La voici :
割截は六ヶ敷ものなり。
Une lecture quelque peu hâtive laisse entendre "la découpe (kassetsu 割截) est (...wa...nari ...は... なり) les six (rokka 六ヶ) coussins (shikimono 敷もの)", mais cela ne veut rien dire. En plus, ka ヶ n’est pas le spécificatif des coussins. Intrigué, je fais quelques recherches pour finalement découvrir que la forme 六ヶ敷 est un ancien rébus. À l’époque médiévale, les Japonais multipliaient ce genre de rébus dans l’écriture. On en trouve encore dans la langue moderne, mais celui-ci a disparu depuis fort longtemps. Il survit dans ce texte du XIXe siècle.
六 mutsu, lecture dite japonaise du caractère 六, "six".
ヶka, lecture de ヶ. Il s’agit ici du petit ke et non du katakana ke.
敷 shiku, lecture japonaise de 敷, "étendre".
Mutsu-ka-shiku! Soit l’adjectif 難し・むつかし・むづかし mutsukashi/muzukashi, "difficile" (en japonais, les adjectifs se conjuguent et -shi est la forme infinitive du dictionnaire. La forme moderne est muzukashii).
Il faut donc lire 六ヶ敷もの muzukashiki mono ("une chose difficile/fastidieuse") et sûrement pas rokka shikimono. Rien à voir avec six coussins.
La phrase se reconstitue ainsi :
割截は六ヶ敷ものなり。
kassetsu wa muzukashiki mono nari.
Que je traduis : "La découpe est fastidieuse."
La traduction, parfois aussi.
割截は六ヶ敷ものなり。
Une lecture quelque peu hâtive laisse entendre "la découpe (kassetsu 割截) est (...wa...nari ...は... なり) les six (rokka 六ヶ) coussins (shikimono 敷もの)", mais cela ne veut rien dire. En plus, ka ヶ n’est pas le spécificatif des coussins. Intrigué, je fais quelques recherches pour finalement découvrir que la forme 六ヶ敷 est un ancien rébus. À l’époque médiévale, les Japonais multipliaient ce genre de rébus dans l’écriture. On en trouve encore dans la langue moderne, mais celui-ci a disparu depuis fort longtemps. Il survit dans ce texte du XIXe siècle.
六 mutsu, lecture dite japonaise du caractère 六, "six".
ヶka, lecture de ヶ. Il s’agit ici du petit ke et non du katakana ke.
敷 shiku, lecture japonaise de 敷, "étendre".
Mutsu-ka-shiku! Soit l’adjectif 難し・むつかし・むづかし mutsukashi/muzukashi, "difficile" (en japonais, les adjectifs se conjuguent et -shi est la forme infinitive du dictionnaire. La forme moderne est muzukashii).
Il faut donc lire 六ヶ敷もの muzukashiki mono ("une chose difficile/fastidieuse") et sûrement pas rokka shikimono. Rien à voir avec six coussins.
La phrase se reconstitue ainsi :
割截は六ヶ敷ものなり。
kassetsu wa muzukashiki mono nari.
Que je traduis : "La découpe est fastidieuse."
La traduction, parfois aussi.
Imprimer | Articlé publié par Jiun le 24 Août 12 |