Le lâcher-prise
J’ai reçu plusieurs courriers après le billet du 21 décembre Se permettre de méditer. Christophe m’écrit par exemple : "Nous entendons souvent parler de lâcher prise, je pense en avoir eu un petit aperçu lors d'une retraite qui avait été particulièrement éprouvante pour moi. Néanmoins, je ressens pleinement ce que vous expliquez ("on y est presque et pourtant cela semble si lointain"), je veux vraiment faire le saut mais aujourd'hui je ne sais pas le faire. Alors sauter, oui, mais comment ? Est ce simplement une question de patience, de sincérité ?"
Nous sommes ici au cœur de cette pratique. La question est essentielle. La patience, la sincérité sont bien sûr des conditions nécessaires mais non pas suffisantes. Il n’y a qu’une seule façon de s’exercer : méditer réellement, jusqu’à sentir l’abysse près de soi, ouvert, sans fond. En même temps pourtant, on ne peut jamais s’entraîner au lâcher-prise. Le lâcher-prise ne peut faire l’objet d’une technique qui, à coup sûr, nous ferait lâcher prise. Tout au plus peut-on créer ses conditions. Du jour au lendemain, il advient, par-delà la pensée d’un agir ou d’un non-agir, sans que l’on puisse distinguer si je lâche prise ou si la prise me lâche. Mais les jours passent et rien ne survient vraiment. Pour lâcher prise, il suffirait pourtant et simplement de se le permettre. D’oublier les craintes, les peurs, pour se tenir devant la réalité nue et simplement laisser s’effondrer les attentes, toutes, même les plus subtiles, même les plus invisibles. Ne rien préserver mais ouvrir les mains devant la vie. À chaque instant, la possibilité de lâcher prise nous est offerte et pourtant l’invitation nous semble toujours impossible.
Nous sommes ici au cœur de cette pratique. La question est essentielle. La patience, la sincérité sont bien sûr des conditions nécessaires mais non pas suffisantes. Il n’y a qu’une seule façon de s’exercer : méditer réellement, jusqu’à sentir l’abysse près de soi, ouvert, sans fond. En même temps pourtant, on ne peut jamais s’entraîner au lâcher-prise. Le lâcher-prise ne peut faire l’objet d’une technique qui, à coup sûr, nous ferait lâcher prise. Tout au plus peut-on créer ses conditions. Du jour au lendemain, il advient, par-delà la pensée d’un agir ou d’un non-agir, sans que l’on puisse distinguer si je lâche prise ou si la prise me lâche. Mais les jours passent et rien ne survient vraiment. Pour lâcher prise, il suffirait pourtant et simplement de se le permettre. D’oublier les craintes, les peurs, pour se tenir devant la réalité nue et simplement laisser s’effondrer les attentes, toutes, même les plus subtiles, même les plus invisibles. Ne rien préserver mais ouvrir les mains devant la vie. À chaque instant, la possibilité de lâcher prise nous est offerte et pourtant l’invitation nous semble toujours impossible.
Mots-clés : grandeur, méditation
Imprimer | Articlé publié par Eric le 31 Déc. 06 |
le 31/12/2006
Merci pour ce magnifique texte de fin d'année, très inspirant pour moi.
Atteint qq peu physiquement (entre autre ;-) ) j'ai tellement entendu le mot "lâche-prise", ce qui pour moi n'a jamais voulu rien dire, dans le sens que s'il suffisait d'obéir à l'injonction de "lâcher-prise" cela se saurait, et cela ne peut se faire, car lâcher prise pour répondre à un souhait de l'autre, est justement peut être le contraire de lâcher prise
Mais ici votre texte, est ouverture, tout est là, présent, à côté, nous sommes comme une petit pavillon bordé de haies, dont le nom serait la peur, il nous reste qu'à accepter de passer cette haie, qui ne protège pas mais qui enferme et de ous ouvri à la vie.
Je retiens pour cette année (c'est le moment des résolutions et des voeux, semble-t-il ;-) ) que cette possibilité nous est offerte, est là même, et à moi de rendre possible cette invtation !
MERCI DONC.
et pour tous ceux qui lisent & participent à ce blog je vous souhaite .... de LACHER PRISE ;-)
le 31/12/2006
En tous les cas...commencez si possible par un joyeux réveillon ;-)
Bonne et heureuse Année à tous !
le 01/01/2007
Bonjour, et bonne année à tous et toutes,
Parmi les conditions qui favorisent la méditation, je voudrais en citer une qui peut sembler paradoxale : Ne pas vouloir réussir.
Bien sûr, il est bon de s'asseoir avec application, confiance et sincérité.
Mais il me semble également important, au moment où on s'asseoit, d'avoir déjà accepté, au plus profond de soi-même, l'idée que cette méditation pourrait être "ratée".
Et si rien ne se produit, (en apparence) : Pas grave.
Une méditation vécue ainsi, c'est à dire sans idée de profit, a été faite, et par conséquent bien faite.
Quant aux effets, c'est à chacun de les repérer dans sa vie quotidienne.
C'est ainsi que je comprends la phrase de Dôgen, qui avait inspiré la pratique de Sôdô Yokoyama, et qu'on peut retrouver sur le site de l'association : "Passer son temps assis droit sans rien obtenir ni s'éveiller, ce n'est rien d'autre que la voie des patriarches"
http://www.zen-occidental.net/enseignements/yokoyama1.html
Encourageant, non ?
Amitiés à tous,
Georges