Le maître zen Hongzhi Zhengjue (jap. Wanshi Shôgaku, 1091-1157), que Dôgen qualifiait du titre respectueux de «vieux bouddha», a consacré toute sa vie à la méditation. Ses enseignements consignés dans ses Entretiens couvre des centaines et des centaines de pages. Ils sont pour ainsi dire tous dédiés à dire la méditation dans un langage plus poétique que technique. Hongzhi est connu pour avoir revivifié en Chine l’école Caodong devenue Sôtô au Japon.

Dans l’un de ses impromptus à ses moines, il évoque l'espace nu de la méditation :

沖虚淨怕。寒淡純眞。恁麼打疊了多生陳習。陳習垢盡。本光現前。照破髑髏。不容他物。蕩然寛濶。如天水合秋。如雪月同色。箇田地。無涯畛絶方所。浩然一片無稜縫。更須向裏脱盡始得。正脱盡時。心思口議。千里萬里。尚無辨白底道理。更那有指註處也。桶底脱漢。方信得及。

Par la vacance, la limpidité, la froideur et la pureté, c’est ainsi que l’on se défait des habitudes accumulées en de nombreuses vies. Lorsque ces imprégnations sont épuisées, la lumière originelle apparaît. Elle irradie de votre squelette sans laisser de place à quoi que ce soit d’autre. C’est vaste, c’est nu, comme le ciel et l’eau qui se confondent en automne, comme la neige et la lune d’une même couleur. Ce domaine sans limites outrepasse les directions et les lieux. Large, d’un seul tenant, il n’a ni bordure ni couture. Il vous faut vous dépouiller en-dedans complètement. Alors qu’on se dépouille complètement, les délibérations et les discussions sont à mille et dix mille lieux. Sans plus de motif d’argumentation, comment pourrait-il y avoir quelque chose à pointer ou à expliquer ? Ceux pour qui le fond du tonneau a cédé le croiront complètement.
(Les entretiens complets du maître zen Hongzhi, ma traduction)

Ci-dessous, l'actuel temple de Tiantong où enseignât Hongzhi et où pratiquât Dôgen de 1225 à 1227.


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