Je continue à m'exercer au japonais avec la traduction d'une autre biographie tirée des Vies des excentriques des temps modernes (Kinsei kijin den, 1790), la courte mais plaisante histoire du vieil homme aux yoyos (tegurumaô ou teguruma no okina).

手車翁

享保の初、京に手車といふものを賣る翁あり。糸もてまはして、是は誰かのぢやといへば、これはおれがのぢやと答へて童部買ひて翫ぶ。されば此の人いで來れば、童部集ひて喜ぶ事なりし。後はまた難波に往て、賣る事京のごとくして、終にとある家の軒の下に端座して死す。傍に小さき卒塔婆を建てて、
小車のめぐりめぐりて今こゝに、
たてたるそとばこれはおれがのぢや。
と書つけたり。いかなる人の世を翫びて、 かゝりけむと、その時を知る人語りぬ。

Mon essai de traduction :

Le vieil homme aux yoyos

Au début de l’ère Kyôho, il y avait dans la capitale (miyako) un vieil homme qui vendait des yoyos. Il faisait aller la ficelle et quand on lui demandait "à qui est-ce ?" il répondait "c’est à moi!". Les enfants en achetaient et jouaient avec. De cette façon, dès qu’il sortait, les enfants s’agglutinaient en liesse. Après, il s’en alla à Naniwa où, tout comme à la capitale, il en vendait. À la fin, il mourut assis droit sous l’avant-toit d’une certaine maison. Non loin de là, on dressa une petite planche funéraire (sotoba) sur laquelle on écrivit :
Une petite roue s’enroule et roule et maintenant ici même
La planche est dressée : c’est à moi!

Pour sûr, ceux qui ont connu cette époque diront "mais qui s’est amusé avec le monde et l’a placée là ?"

À noter, pour ceux qui s'intéressent au japonais, les formes dialectales  kore tareka no ja... kore ore ga no ja, "c'est à qui ?... c'est à moi". Toutes remarques bienvenues.



Le vieil homme aux yoyos. Cliquez sur l'image.

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