dans le texte, suite
Christophe, et aussi Juliette, intéressés par ma récente proposition de s’initier au japonais classique, me demandent plus d’informations. Je verrais bien une réunion par vidéoconférence de deux heures une fois par semaine (le jeudi soir, à défaut le mardi soir), avec un minimum de cinq personnes qui s’engageraient pour un durée prédéfinie. Une contribution serait aussi à définir.
Concrètement, nous pourrions travailler phrase après phrase sur le Genjôkôan, le chapitre inaugural du Shôbôgenzô, considéré comme l’un des textes les plus importants du maître zen Dôgen. Avantage : ce texte est l’un des plus traduits et chacun peut accéder ou se procurer facilement un certain nombre de traductions françaises ou anglaises. Inconvénient : Dôgen n’écrit pas en wabun, la langue ordinaire de l’époque, mais dans une langue hybride avec des formules chinoises et des tournures empruntées au kanbun, même lorsqu’il semble écrire en japonais. Entrer dans ce genre d’ouvrage requiert donc une initiation au chinois classique. Mais je suppose que les personnes intéressées le seront parce qu’il s’agit de travailler dans la langue même de Dôgen.
Il suffit d’une phrase pour déjà dérouler nombre de traits grammaticaux. Par exemple la phrase mystère akirana ni shirubeshi… (qui est de Dôgen), en japonais :
あきらかにしるべし、佛祖の學道、かならず菩提心を發悟するをさきとせりといふこと。
comprend : quatre verbes, deux auxiliaires verbaux, un adjectif verbal, trois particules, un adverbe, trois noms ou formes nominales et un nom fonctionnel (pour suivre la nomenclature de la grammaire japonaise). Pour comprendre la phrase et son articulation, il convient déjà d'expliquer ces catégories dont certaines n’ont pas d’équivalent dans nos langues.
Il n’est pas nécessaire de connaître le japonais moderne, le japonais classique est trop éloigné de la langue moderne pour que cela soit vraiment utile. Les seuls véritables pré-requis sont une forte motivation et du temps. La langue n’est pas très difficile, mais il faut mémoriser quelques centaines, voire quelques milliers de caractères chinois pour être un peu à l’aise. Il n’y a pas de secret, il faut y revenir sans cesse sinon on les oublie. Il vous faudra aussi acquérir une grammaire et un dictionnaire, ce qui représente malgré tout un certain coût. Les grammaires de japonais classique, sont toutes en anglais, la maîtrise de l’anglais d’avère donc également nécessaire. Et vous devrez apprendre à écrire en japonais sur votre ordinateur (j’utilise Nisus Writer Pro, un traitement de texte multilingue pour l'environnement Mac).
Écrivez-moi si vous êtes intéressé, mais pour mettre à l’épreuve votre motivation, envoyez-moi une transcription en alphabet latin (on dit rômaji = caractères romains) des premières lignes du Genjôkôan et dites-moi comment vous vous y êtes pris :
諸法の佛法なる時節、すなはち迷悟あり、修行あり、生あり、死あり、諸佛あり、衆生あり。萬法ともにわれにあらざる時節、まどひなくさとりなく、諸佛なく衆生なく、生なく滅なし。佛道もとより豐儉より跳出せるゆゑに、生滅あり、迷悟あり、生佛あり。しかもかくのごとくなりといへども、花は愛惜にちり、草は棄嫌におふるのみなり。
Les erreurs sont permises.
Concrètement, nous pourrions travailler phrase après phrase sur le Genjôkôan, le chapitre inaugural du Shôbôgenzô, considéré comme l’un des textes les plus importants du maître zen Dôgen. Avantage : ce texte est l’un des plus traduits et chacun peut accéder ou se procurer facilement un certain nombre de traductions françaises ou anglaises. Inconvénient : Dôgen n’écrit pas en wabun, la langue ordinaire de l’époque, mais dans une langue hybride avec des formules chinoises et des tournures empruntées au kanbun, même lorsqu’il semble écrire en japonais. Entrer dans ce genre d’ouvrage requiert donc une initiation au chinois classique. Mais je suppose que les personnes intéressées le seront parce qu’il s’agit de travailler dans la langue même de Dôgen.
Il suffit d’une phrase pour déjà dérouler nombre de traits grammaticaux. Par exemple la phrase mystère akirana ni shirubeshi… (qui est de Dôgen), en japonais :
あきらかにしるべし、佛祖の學道、かならず菩提心を發悟するをさきとせりといふこと。
comprend : quatre verbes, deux auxiliaires verbaux, un adjectif verbal, trois particules, un adverbe, trois noms ou formes nominales et un nom fonctionnel (pour suivre la nomenclature de la grammaire japonaise). Pour comprendre la phrase et son articulation, il convient déjà d'expliquer ces catégories dont certaines n’ont pas d’équivalent dans nos langues.
Il n’est pas nécessaire de connaître le japonais moderne, le japonais classique est trop éloigné de la langue moderne pour que cela soit vraiment utile. Les seuls véritables pré-requis sont une forte motivation et du temps. La langue n’est pas très difficile, mais il faut mémoriser quelques centaines, voire quelques milliers de caractères chinois pour être un peu à l’aise. Il n’y a pas de secret, il faut y revenir sans cesse sinon on les oublie. Il vous faudra aussi acquérir une grammaire et un dictionnaire, ce qui représente malgré tout un certain coût. Les grammaires de japonais classique, sont toutes en anglais, la maîtrise de l’anglais d’avère donc également nécessaire. Et vous devrez apprendre à écrire en japonais sur votre ordinateur (j’utilise Nisus Writer Pro, un traitement de texte multilingue pour l'environnement Mac).
Écrivez-moi si vous êtes intéressé, mais pour mettre à l’épreuve votre motivation, envoyez-moi une transcription en alphabet latin (on dit rômaji = caractères romains) des premières lignes du Genjôkôan et dites-moi comment vous vous y êtes pris :
諸法の佛法なる時節、すなはち迷悟あり、修行あり、生あり、死あり、諸佛あり、衆生あり。萬法ともにわれにあらざる時節、まどひなくさとりなく、諸佛なく衆生なく、生なく滅なし。佛道もとより豐儉より跳出せるゆゑに、生滅あり、迷悟あり、生佛あり。しかもかくのごとくなりといへども、花は愛惜にちり、草は棄嫌におふるのみなり。
Les erreurs sont permises.
Mots-clés : bungo, chinois, dôgen, genjôkôan, japonais, shôbôgenzô
Imprimer | Articlé publié par Jiun le 02 Fév. 13 |