Zazen est différent de la méditation
Avec l’autorisation d’Isshô Fujita, je publie l’un de ses textes consacré à la méditation.
Isshô Fujita (photographie ci-contre) est un enseignant zen dans la lignée de Kôdô Sawaki et de Kôshô Uchiyama. Pendant une vingtaine d’années, il a animé le Valley Zendo, un petit centre zen dans le Massachussetts aux États-Unis, qui suit le style d’Antaji, le temple de Kôshô Uchiyama au Japon. En 2005, Isshô est revenu vivre dans son pays natal. Il vit actuellement à Hayama dans la préfecture de Kanagawa où il anime l’association “Polir la tuile”.
Ce texte intitulé “Zazen est différent de la méditation” est le support polycopié d’un atelier que Isshô consacra à l’expérience du corps méditant et qu’il donna en 2002 au Bare Center for Buddhist Studies (Massachusetts). A bien des égards, je l’ai trouvé juste et remarquable et je vous le propose, non pour le lire avec l’intellect mais pour l’approfondir dans et avec l’expérience de la méditation.
Trois remarques personnelles :
1/ Je comprends bien que Isshô entend souligner le hiatus entre la méditation zen et les autres formes de méditation. Néanmoins, je ne suis pas sûr que sa posture de surplomb soit la meilleure façon d’évoquer ces autres méditations.
2/ Isshô semble adopter la position radicale de quelques enseignants zen au Japon : on ne doit utiliser aucune technique de méditation pour faire zazen. L’expérience montre cependant que la seule proposition de “juste s’asseoir” entraîne parfois des confusions intérieures voire la sensation douloureuse d’un divorce entre le corps et l’esprit. De mon point de vue, on peut / on doit / proposer des techniques en soulignant qu’il ne s’agit bien sûr que de techniques préparatoires et qu’elles ne se confondent pas avec la méditation zen.
3/ Peut-être que certains passages paraîtront difficiles. En fait, Isshô reprend sans les expliciter des thèmes et des phrases traditionnelles :
Tout le texte paraît déjà n’être qu’un long commentaire de l’expression tajô ippen, “devenir totalement un, devenir une totalité intégrée”, qui décrit traditionnellement l’accomplissement méditatif.
“Zazen est différent de la méditation” est une adaptation de la célèbre phrase de Dôgen : “La méditation zen (zazen) n’est pas un exercice de méditation (shuzen)”.
Enfin, le passage un peu difficile sur le corps, l’esprit et le mental qui sont scellés est la reprise d’un texte du maître zen Keizan.
Le texte est un peu long. Vous pouvez le télécharger au format pdf.
Isshô Fujita (photographie ci-contre) est un enseignant zen dans la lignée de Kôdô Sawaki et de Kôshô Uchiyama. Pendant une vingtaine d’années, il a animé le Valley Zendo, un petit centre zen dans le Massachussetts aux États-Unis, qui suit le style d’Antaji, le temple de Kôshô Uchiyama au Japon. En 2005, Isshô est revenu vivre dans son pays natal. Il vit actuellement à Hayama dans la préfecture de Kanagawa où il anime l’association “Polir la tuile”.
Ce texte intitulé “Zazen est différent de la méditation” est le support polycopié d’un atelier que Isshô consacra à l’expérience du corps méditant et qu’il donna en 2002 au Bare Center for Buddhist Studies (Massachusetts). A bien des égards, je l’ai trouvé juste et remarquable et je vous le propose, non pour le lire avec l’intellect mais pour l’approfondir dans et avec l’expérience de la méditation.
Trois remarques personnelles :
1/ Je comprends bien que Isshô entend souligner le hiatus entre la méditation zen et les autres formes de méditation. Néanmoins, je ne suis pas sûr que sa posture de surplomb soit la meilleure façon d’évoquer ces autres méditations.
2/ Isshô semble adopter la position radicale de quelques enseignants zen au Japon : on ne doit utiliser aucune technique de méditation pour faire zazen. L’expérience montre cependant que la seule proposition de “juste s’asseoir” entraîne parfois des confusions intérieures voire la sensation douloureuse d’un divorce entre le corps et l’esprit. De mon point de vue, on peut / on doit / proposer des techniques en soulignant qu’il ne s’agit bien sûr que de techniques préparatoires et qu’elles ne se confondent pas avec la méditation zen.
3/ Peut-être que certains passages paraîtront difficiles. En fait, Isshô reprend sans les expliciter des thèmes et des phrases traditionnelles :
Tout le texte paraît déjà n’être qu’un long commentaire de l’expression tajô ippen, “devenir totalement un, devenir une totalité intégrée”, qui décrit traditionnellement l’accomplissement méditatif.
“Zazen est différent de la méditation” est une adaptation de la célèbre phrase de Dôgen : “La méditation zen (zazen) n’est pas un exercice de méditation (shuzen)”.
Enfin, le passage un peu difficile sur le corps, l’esprit et le mental qui sont scellés est la reprise d’un texte du maître zen Keizan.
Le texte est un peu long. Vous pouvez le télécharger au format pdf.
Mots-clés : Keizan, méditation
Imprimer | Articlé publié par Éric Rommeluère le 21 Fév. 08 |
le 28/02/2008
Texte au 1er abord surprenant.
Puis au second "r'abord" très inspirant, j'y ai retrouvé la pratique du chi-kung (Qi Gong) de l'arbre, où on est en posture fixe, ancré au sol, ouvert vers les étoiles, connecté à l'univers parce que sorti du fonctionnement "simplement" mental de notre condition humaine
C'est une vision très tantrique et même Dzogchen : nous sommes comme un Bouddha, nous sommes un Bouddha (bon faut avoir déjà touché la vacuité pour ne pas plonger dans le "bouddha centrisme attitude"
Mais ma question, c'est "et après" ?
Quand je fais ma vaisselle, quand je prends ma voiture, quand je dois discuter avec des ados etc....
Peut on rapprocher cela de "quand vous mangez, mangez ! quand vous marchez, marchez !"
c'est à dire qu'au delà du pratique type vipassana de conscience de l'acte, d'être dans un acte corps-esprit complet à chaque fois quoi qu'on fasse ?
Et pour "retrouver" cela, cette ouverture, cet ancrage & cette connexion à l'univers dans tous les actes, le "rappel" de la sensation "corps-esprit" posés ensembles dans le zazen pourrait être une aide au quotidien ?
chaleureusement
Frédéric