« L’écrivain tente de trouver une logique dans le chaos de la vie, il pense parfois trouver une partie de cette logique, mais cette logique est elle-même trop exubérante, trop excessive pour être proprement contenue, si bien que toute logique de la vie prolifère en inventant d’autres logiques, imprévues, imprévisibles. C’est d’ailleurs de la sorte que prolifère l’écrivain. L’écriture elle-même lui arrivera comme une surprise, une grâce ou un don. Il faut beaucoup de préparation dans le silence pour une parole qui s’adresse à tous et à personne, pour reprendre le sous-titre d’Ainsi parlait Zarathoustra. Il fau tout un séjour en enfer et surtout au purgatoire pour une montée soudaine au paradis. Il faut beaucoup de tâtonnement, de bégaiement, de balbutiement pour une phrase qui fasse battre les tympans. Il faut beaucoup de sobriété pour une envolée d’ivresse. Beaucoup de lucidité et de sincérité, beaucoup d’observation et d’attention pour un morceau de vérité incertaine d’elle-même. »
Pierre Bertrand, La vie au plus près, Liber, p. 147.


Je remercie toutes les personnes qui m’écrivent et aussi celles qui ont choisi de me soutenir financièrement. Dans la colonne de droite du blog, vous trouverez en temps réel le montant des contributions brutes reçues directement ou versées sur le compte de l’association Un Zen Occidental. L’idée de vous solliciter m’est venue en lisant le blog économique de l’inclassable Paul Jorion. Soit dit en passant, je vous recommande une lecture attentive de ses billets. Paul Jorion vient de publier L'argent, mode d'emploi (Fayard) et Comment la vérité et la réalité furent inventées (Gallimard). Aujourd’hui, il fait le choix audacieux de vivre du soutien de ses lecteurs. Et apparemment ça marche !

L’écriture est une ascèse. Depuis maintenant trois mois, je travaille pour ainsi dire à temps complet sur mon nouveau livre Le bouddhisme engagé. Je dois rendre la copie finale à mon éditeur l’été prochain et il me faudra travailler au même rythme pendant les prochains mois. L’ouvrage comportera vraisemblablement six chapitres. Les deux premiers seront consacrés à définir des méthodes. Le bouddhisme s’est développé dans des contextes très différents du nôtre et il n’est pas si aisé de trouver des réponses aux défis sociaux et politiques contemporains dans les textes traditionnels. Pour aborder ces situations inédites, il convient de définir des méthodes. Les deux chapitres suivants seront consacrés au bouddhisme engagé proprement dit. J’aborderais des points qui n’ont guère fait l’objet jusqu’à présent de grands développements : le bouddhisme peut-il penser le collectif, le bouddhisme peut-il penser une justice sociale, etc. ? Les deux derniers seront consacrés à nos engagements actuels et futurs.

Le projet est ambitieux et je me rends compte que j’aborde la question de l’engagement par des réflexions plus philosophique et éthique qu’économique et politique, alors que je devrais pouvoir intégrer toutes ces dimensions. Vous êtes nombreux à me lire et vous avez toujours répondu positivement à mes demandes improbables. Il y a quelques semaines, je cherchais à me procurer Dialectical aspects in Buddhist thought: Studies in Sino-Japanese Mahayana idealism, un ouvrage d’Alfonso Verdu publié en 1974, épuisé et introuvable. J’ai laissé un message sur le blog et un lecteur a aimablement scanné sans doute l’unique exemplaire disponible en France dans une bibliothèque universitaire ! Je vous mets donc à nouveau à contribution : pourriez-vous me conseiller des ouvrages de théorie économique en anglais ou en français sur la décroissance (à la fois des ouvrages critiques et d’autres non). On parle de décroissance, mais quels seraient les impacts d’une véritable décroissance en termes macro-économiques ? J’ai beau chercher, je ne trouve rien. Des idées ?



Une interview de Paul Jorion.

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