Dans le Sûtra du Lotus, le Bouddha narre comment, dans l’une de ses vies précédentes, il avait été un moine dans une époque où les enseignements déclinaient. La communauté monastique se trouvait alors aux mains de personnages vaniteux et outrecuidants. L’unique pratique de ce moine consistait à se prosterner et à exulter lorsqu’il rencontrait des moines et des laïcs. Son comportement créa quelques difficultés dans la communauté : les uns et les autres finirent par le mépriser et l’insulter, on lui jeta des pierres, on le frappa avec des bâtons. Pourtant, celui-ci continuait inlassablement cette unique pratique du cœur. Sans cesse, il leur rendait hommage, les interpellant d’un « Je n’ai garde de vous mépriser, vous deviendrez tous éveillés », et parfois à bonne distance pour ne pas être frappé. On finit par le surnommer Toujours-sans-mépris.

Ce récit a profondément marqué l’imaginaire extrême-oriental. Plusieurs moines en Chine et au Japon adoptèrent cette seule pratique de célébrer tous ceux qu’ils croisaient en se prosternant devant eux, peu importe qu’il soit bon ou méchant, riche ou pauvre.

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