Savoir parler
"Le maître zen Zhaozhou dit : « Si vous restez vingt ans ou trente ans assis sans parler, personne ne pourra dire de vous que vous êtes muet. »" (Dôgen, Dôtoku, "Savoir parler")
Samedi, nous avions une journée de méditation à Paris. Comme souvent, après ces journées où nous approfondissons le silence, j’ai envie de demeurer dans la beauté de ce silence. Et pourtant, paradoxalement, je ressens encore plus la nécessité de parler, de témoigner encore et encore de cette voie de vérité. J’ai l’impression que les mécompréhensions deviennent de plus en plus grandes. Non, la pratique du zen ne consiste pas à simplement glaner quelques beaux mots ici ou là, de les mélanger avec ses espoirs et ses désespoirs. La pratique est tout autre : elle consiste à affronter, à dévoiler, une à une, toutes ses confusions.
L’éveil est terriblement exigeant. Il nous faudra bien vingt ou trente ans.
Samedi, nous avions une journée de méditation à Paris. Comme souvent, après ces journées où nous approfondissons le silence, j’ai envie de demeurer dans la beauté de ce silence. Et pourtant, paradoxalement, je ressens encore plus la nécessité de parler, de témoigner encore et encore de cette voie de vérité. J’ai l’impression que les mécompréhensions deviennent de plus en plus grandes. Non, la pratique du zen ne consiste pas à simplement glaner quelques beaux mots ici ou là, de les mélanger avec ses espoirs et ses désespoirs. La pratique est tout autre : elle consiste à affronter, à dévoiler, une à une, toutes ses confusions.
L’éveil est terriblement exigeant. Il nous faudra bien vingt ou trente ans.
Mots-clés : Dôgen
Imprimer | Articlé publié par Eric le 27 Nov. 06 |
le 28/11/2006
20 ou 30 ans... et même...c'est peut-être optimiste )))))))))) celà dit... chaque micro-victoire est déjà pas mal ;-)
le 28/11/2006
Oui, je sais, je devrais dire "une vie ou deux".
Bonne journée. Eric
le 28/11/2006
Une fois la confusion disparue - Aucune victoire - Aucune défaite
jacques levant
le 28/11/2006
Je suis en train de découvrir shunryu Suzuki ("esprit zen, esprit neuf"), je crois qu'il va me falloir une vie (ou une seconde on sait jamais) pour en savourer toute la simplicité. Il ne dit rien de grandiose, il n'y a pas de "Satori" par çi ou"Satori" par là et pourtant il touche, il "sait parler".
Doux comme une plume, profond comme une épée, il parle au coeur. Les fois(et il y en a plein) où je bug, je sais que c'est l'intellect qui parasite.
Comme toi Eric, il nous fait "sentir" qu'il n'y a rien à glaner, à "saisir" mais plutôt à témoigner.
J'ai pris ça aujourd'hui comme une grande (et délicieuse) baffe en pleine face: Nous sommes déjà des bouddhas (enfin, nous en avons la nature) et nous n'avons donc rien à chercher ou trouver, il n'y a pas d'ailleur .Tout est déjà là à chaque instant. Il n'y a qu'à "témoigner", comme tu dis, au quotidien, à chaque instant, et dévoiler ce qui est déjà.
Si nous cherchons quelque chose, nous ne trouverons rien qui n'est déjà là.
Tout est dans la simplicité......mais que c'est long et dur d'être simple, de ne rien faire dans l'agir et d'agir dans le rien et tout ça avec justesse et délicatesse.
Effectivement, quelle exigence!
Aller, je vais me faire un petit thé histoire d'écouter sa fumée et de goûter sa couleur...
bien à tous,
Amicalement,
Wilfried
le 04/12/2006
j'ai remarqué qu'avec le temps, le silence m'est de plus en plus "naturel". Je ne suis pas de nature bavarde, mais très souvent lorsqu'on me parlais, je dévellopais, j'argumentais et parfois je surrenchérissais et depuis peu je ne parle que lorsqu'il est nécessaire, sans plus. En toute simplicité.
Mais ne trouvez vous pas qu'en ces temps difficiles, ou tout va si vite, ou tout est "performance" le silence est plus précieux que tout l'or du monde?
Marianne