Voici quelques jours, X. a rendu visite à Nishijima rôshi, Gudô, "La voie de l’idiot" de son nom religieux, ou encore Sôju rôjin, "Le vieil homme de Sôju" du nom de son ermitage. Il m’écrit :

"J’étais à Tôkyô la semaine dernière, en vacances, et j’ai donc rencontré Gudô Nishijima vendredi matin, chez lui. Il habite maintenant à une station de métro d’
Ikebukuro, sur la ligne JR Yamanote. C’est donc assez central. Son appartement est bien, mais malheureusement donne sur une voie de chemin de fer. Au début, il a eu du mal avec le bruit, mais s’y est habitué. C’est un personnage éminemment sympathique. Nous avons eu une discussion d’un peu plus d’une heure. Je lui ai apporté une boîte de chocolat, il m’a offert du thé vert. Je l’ai trouvé en bonne forme. Il travaille cinq heures par jour devant son écran, sur
Dôgen, et fait une demi-heure de zazen dans son appartement."

Gudô aura quatre-vingt-dix ans dans quelques jours. Voici mon poème d’anniversaire :


Quatre-vingt-dix ans !

Le corps recroquevillé manifeste la rectitude des vieux Bouddhas.

L’épaule recouverte révèle le cœur uni des anciens patriarches.

Le vieil homme de Sôju persévère dans l’art de l’idiotie !

Assis paisiblement, qui pourrait croire que les mois et les jours s’accumulent ?


Gudô assis dans son nouvel appartement. Une vidéo de Peter Rocca.


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