Un extrait de la préface d'un ouvrage de Mizuno Yaoko [notice sur Wikipedia Japon], spécialiste du Shôbôgenzô, intitulé Le kesa de Maître Dôgen (p. 10-12). Apparemment, le livre semble épuisé.

Le kesa est la robe du Bouddha. Dans la tradition zen, et plus particulièrement dans la lignée du Maître zen Kôdô Sawaki (1880-1965), il fait l'objet d'une attention et même d'une dévotion toute particulière :

Comme on le sait Kôdô Sawaki ne possédait ni temple ni famille. Il a passé sa vie à propager le zazen. Mais au lieu de parler de l'école du zazen, il disait: "Mon école est l'école du kesa". Nombre de ceux qui suivaient son enseignement le faisaient depuis vingt ou trente ans, et certains d'entre eux cousaient des kesa. Mais comme c'était une époque où on manquait de tout et que le maître n'habitait pas toujours au même endroit, il leur était parfois difficile de recevoir son ordination et de porter le kesa.

Pour ne pas oublier l'enseignement et pour permettre aux gens - Ils étaient nombreux à pratiquer assidûment le
zazen selon l'enseignement de Kôdô Sawaki - que je connaissais et qui souhaitaient coudre sans formalité le kesa à Tôkyô, Hôshin Nakamori, qui cousait déjà le kesa avec ferveur, et moi-même, avons décidé de créer un groupe. Notre première réunion s'est tenue le samedi 9 mai 1964. Nous étions trois : Kyôko Okinaga et nous deux. Ce fut juste après la réunion du mois de mai de genzôe [réunion d'étude sur le Shôbôgenzô] dont l'enseignant était Tokugen Sakai, Kôdô Sawaki étant déjà parti s'installer au temple d'Antaiji à Kyôto.

C'est Kôdô Sawaki qui, en acceptant notre demande transmise par Hoshin Nakamori, a baptisé notre groupe du nom de
fukudenkai. Nous aurions pu l'appeller fukudene sur le modèle de genzôe [l'idéogramme peut se lire indifféremment kai ou e], cependant nous l'avons toujours appelé fukudenkai. Se sont jointes à nous Shinobu Yamada (décédée depuis) qui avait enseigné la couture du kesa à Hôshin Nakamori, Joshin Kasai (décédée), disciple de Kôdô Sawaki et bien d'autres, pour grossir notre groupe qui se réunissait à tour de rôle chez Hôshin Nakamori, Shizu Koyama (décédée), Sumi Suzuki et moi-même.

Après la mort de Kôdô Sawaki en décembre 1965, c'est autour de Tokugen Sakai que beaucoup de fidèles continuèrent à pratiquer
zazen et à coudre le kesa. Ils demandèrent tous à maître Sakai de leur conférer l'ordination. Puis, les études sur le "Kesa kudoku" ["Les mérites du kesa", un chapitre du Shôbôgenzô] commencèrent avec lui comme professeur, chez moi. Hôshin Nakamori continua à organiser des réunions de notre fukudenkai chez elle.

Il m'est arrivé de devoir interrompre nos réunions chez moi à cause de mon état de santé. Mais je continue, moi aussi, à organiser des réunions, tant qu'il y a des personnes, même une ou deux, désireuses de coudre le
kesa.

Ces réunions sont uniquement consacrées à coudre le
kesa selon l'enseignement. Je tiens compagnie à des personnes désireuses de coudre le kesa, croyant et encouragée par les paroles de maître Dôgen : "réaliser la voie en trois vies" ou "posséder le kesa, c'est le secret le plus profond du Grand Véhicule".

Tous ceux qui ont cousu le kesa en notre compagnie, ont trouvé la voie qui leur convenait le mieux. Ceux qui se sont intéressés au kesa ont vu s'ouvrir une voie qui menait à la vérité.

Ci-dessous une vidéo de Gudô Nishijima expliquant comment porter le kesa.



Mots-clés : , , , ,

Partager