D. veille sa maman qui lui raconte sa vie de petite fille dans les années vingt en Pologne, bien avant qu’elle ne vienne en France. Elle se rappelle d’une image qui l’avait marquée, les paysans des environs arrivant au village pour la messe. L’été, ils marchaient pieds nus ou sinon l’hiver ils nouaient un chiffon avec de la paille autour des pieds. Leur paire de chaussures ne servait que pour les grandes occasions et devait faire toute une vie. Ils arrivaient au village les souliers sur l’épaule. Ils cassaient la croûte, buvaient un coup. Puis ils s'essuyaient les pieds, enfilaient les chaussures pour rentrer dans l'église. En sortant, ils les enlevaient et les remettaient sur l'épaule. Ils rentraient alors chez eux, là bas dans la campagne.

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