Xavier m'écrit :

"Dans le livre
Retour au silence, de Dainin Katagiri, j'ai trouvé la suggestion de pratiquer chaque jour l'une des six pâramitâ. Je trouve que c'est une bonne idée, et j'essaie. Qu'en pensez-vous ? Auriez-vous une bonne définition des six pâramitâ, car je m'aperçois que la liste et les noms changent selon les ouvrages. Le contenu qu'on y met aussi..."

Cher Xavier,

Je n’ai pas souvenir de ce passage. Pourquoi pas ? On peut analyser et distinguer les pâramitâ mais chacune de ces vertus représente un aspect du chemin du bodhisattva et si on approfondit une parâmitâ, toutes les autres apparaissent. Elles ne se limitent pas à six ou dix vertus, elles démontrent l’infini travail de devenir habile dans l’art d’être vivant. Les classer, les présenter permet cependant de s’orienter dans le chemin. On les ordonne parfois dans un certain ordre, l’une devenant le socle de la suivante, mais dans la tradition zen, nous disons que chaque pâramitâ contient inévitablement les cinq autres, ou comme l’écrit Dôgen, reprenant un ancien sûtra, “un bodhisattva aux facultés vives voit prajñâ comme premier et dâna comme dernier, un bodhisattva aux facultés obtuses voit dâna comme premier et prajñâ comme dernier.”

Voici une manière de les interpréter :
dâna, le don, la générosité ; considérer soi et autrui comme fondamentalement non séparés.
shîla, l’éthique, la bonne conduite ; s’exercer dans les diverses attitudes du corps, de la parole et du mental.
ksânti, la patience, la constance ; transformer les obstacles en point d’appui.
vîrya, la persévérance, la vigueur ; devenir un artiste enthousiaste de la vie.
dhyâna, la méditation ; s’établir dans la luminosité de l’esprit.
prajñâ, l’intelligence, la sagesse ; voir dans le fruit la cause ; voir dans la cause, le fruit.


Photographie : Dainin Katagiri, 1987 (DR).

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