Les êtres qui y sont sont tous mes enfants
Le Bouddha dit :
"Je te le déclare, Çâriputra, ainsi en va-t-il de moi, qui suis vénérable entre tous les saints, le père du monde ; les êtres en leur ensemble sous tous mes enfants, profondément attachés aux plaisirs du monde, ils sont dépourvus de pensée de sagesse, les trois mondes, exempts de tranquillité, sont tout comme une maison en flammes, pleins d'une foule de douleurs, effrayants au possible, constamment pourvus des afflictions de la naissance, de la vieillesse, de la maladie et de la mort. Des incendies tels que ceux-là, leurs embrasements ne prennent pas fin. L'Ainsi-Venu a désormais quitté la maison en flammes des trois mondes, demeurant dans la paix de la solitude, se délassant dans les forêts et les landes. Maintenant, ces trois mondes sont tous ma possession, les êtres qui y sont sont tous mes enfants. Or cet endroit abonde en périls ; il n'y a que moi seul qui puisse les en sauver."
(Le Sûtra du Lotus, Fayard, p. 116)
"Je te le déclare, Çâriputra, ainsi en va-t-il de moi, qui suis vénérable entre tous les saints, le père du monde ; les êtres en leur ensemble sous tous mes enfants, profondément attachés aux plaisirs du monde, ils sont dépourvus de pensée de sagesse, les trois mondes, exempts de tranquillité, sont tout comme une maison en flammes, pleins d'une foule de douleurs, effrayants au possible, constamment pourvus des afflictions de la naissance, de la vieillesse, de la maladie et de la mort. Des incendies tels que ceux-là, leurs embrasements ne prennent pas fin. L'Ainsi-Venu a désormais quitté la maison en flammes des trois mondes, demeurant dans la paix de la solitude, se délassant dans les forêts et les landes. Maintenant, ces trois mondes sont tous ma possession, les êtres qui y sont sont tous mes enfants. Or cet endroit abonde en périls ; il n'y a que moi seul qui puisse les en sauver."
(Le Sûtra du Lotus, Fayard, p. 116)
Lââm, Chanter pour ceux qui sont loin de chez eux (1999)
Mots-clés : grandeur, sûtras
Imprimer | Articlé publié par Eric le 04 Fév. 07 |
le 05/02/2007
Merci Eric
- Henning
le 06/02/2007
Ce texte sonne comme le "à quoi bon dormir" de Maître Dogen à ses disciples, et plus étrangement encore comme certain discours d'actualité : "notre maison brûle mais nous regardons ailleurs ..."
Mais, l'Ainsi-Venu semble - ici - prôner le refuge "dans la paix de la solitude, se délassant dans les forêts et dans les landes". Et cela ne "colle" pas à ce que j'ai lu au premier chapître de votre livre, je crois, où il est écrit qu'il ne s'agit pas de "se libérer du monde, mais se libérer dans le monde".
S'ils se sauvent loin du théâtre des incendies, comment les Bouddhas pourraient-ils "naître dans le feu" ?
Réflexion faite, je crois comprendre que la libération dans le feu entraîne de facto la libération du feu, celle-ci étant l'effet de celle-là - et, l'Ainsi Venu le promet, cet effet mettra infailliblement fin à l'intranquillité et aux afflictions qui nous emporteraient et nous perdraient si nous continuions à dormir, à regarder ailleurs, avec ce quelque chose de triste et de trouble dans nos yeux qui fait si peine à voir ?
Je ne retirerai pour ma part qu'un seul mot au discours très pessimiste de Câriputra (quelle effarante prétention ! - tant pis je me risque !) : "les trois mondes exempts de tranquillité ... comme les maisons en flammes sont constamment pourvus des afflictions ... "
N'est ce pas là une vision exagérée ? L'excès dans la dénonciation enlève, à proportion, de la force pour convaincre.
Je ne vois pas en quoi l'affirmation que la vie, même (et surtout) soumise à la maladie et la mort, peut être à l'occasion ressentie comme aimable "aussi", et surtout, l'affirmation que la vie est vraiment bonne en soi, enlèveraient un seul gramme de la vérité contenue dans le discours de Câriputra. Où est l'erreur ? Est-ce parce que ceci n'est qu'un extrait sorti de son contexte et que je suis ignorante du reste ?
le 08/02/2007
Formidable texte !
Comment ne pas être bouleversé par ça ?
Merci de l'avoir mis sur ton blog.
Amitiés
Georges
le 08/02/2007
Sur le vif:
Ce monde ne connaît qu'un semblant de paix ou mieux, les hommes, lorsque les conditions -matérielles surtout- leurs "permettent" d'oublier la souffrance de leurs semblables, se délassent dans "l'océan des distractions", s'endorment pour ainsi dire, en dehors de la réalité (ultime?). Aucun commentaire, aucune image ne les empêche de se tenir à l'écart alors que de toutes parts sonnent les tocsins sur la terre, alors que les trois poisons à chaque instant dévastent cette si douce planète, les trois poisons profondément ancrés dans notre coeur d'hommes. Ne sommes nous pas les héritiers de milliers d'annéées de désastres, de guerres, de spoliation généralisée? Chacun d'entre nous veut sa part d'amour, de bonheur, d'égo.... Bref, de confort!
Ici, lorsque le Bouddha dit "moi", n'est-ce pas au nom de tous qu'il s'exprime? La réalisation ne dépend pas que de quelques êtres d'exception: autrement la face du monde aurait été changée depuis longtemps... Ici, "moi" ne signifie-t-il pas l'univers tout entier, le coeur de la création? Décidément, j'ai bien du mal à "penser" ce qui me passe par l'esprit. Certainement, il nous faut passer par le feu, et ce feu est nécéssaire. (Il s'agit véritablement de la
traversée du feu, d'une rive à l'autre) André