Cette assise ne se fonde sur aucune croyance, aucune idée. Il s’agit simplement de vivre l’expérience. L’expérience de la simplicité, de la bonté, de la présence, de la nudité. Ou encore, s’il faut trouver un mot plus puissant encore, de la liberté. L’expérience de se défaire des luttes, des attentes, des comparaisons. Par la méditation, la pensée est conduite à se délivrer d’elle-même, non pas que la pensée soit contrainte au silence par quelque effet de forçage, elle s’évide d’elle-même. La pensée poursuit sans cesse la pensée, on a tant de questions. On cherche, on trouve et lorsqu’une réponse anéantit la première question, la réponse se mue à son tour en nouvelle question, ne refermant jamais le cercle de la pensée qui se poursuit sans cesse elle-même. Et pourtant là, dans cette expérience de simplement s’asseoir, tout questionnement qui cherche sa réponse, toute réponse qui s’accorde avec sa question sont vaincues par l’expérience elle-même.

Les bouddhas naissent dans le feu, Paris, Le Seuil, 2007, 240 pages, p. 66.

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