Souvent la dynamique d’un groupe se confond avec ses luttes d’influence, ses stratégies et ses alliances. Une fois qu’on s’est identifié avec un groupe, l’individu veut acquérir une position, avancer dans la hiérarchie, se faire aimer des dirigeants, etc. L’environnement est potentiellement inquiétant, on veut alors défendre le groupe, qu’il devienne connu, qu’il ait de plus en plus de membres. Les stratégies sont, à la fois, individuelles et collectives, internes et externes.

Les groupes zen doivent nécessairement désamorcer de telles stratégies dès qu’elles surgissent. Elles n’ont pas lieu d’être. Celles-ci ne sont que le reflet du fonctionnement ordinaire de l’être humain, l’effort continu de l’ego qui tente de garder la tête hors de l’eau. Les stratégies identitaires sont le plus souvent dictées par la peur, des peurs inconscientes et existentielles, mais on ne s’en rend pas vraiment compte. On passe alors beaucoup de temps à planifier, à conforter ses positions, à se défendre, on y consacre même l’essentiel de son temps et de son énergie. Mais dans un groupe zen, on vise tout à fait autre chose : simplement reconnaître ses fragilités, ses peurs, se désencombrer de la volonté d’être quelqu’un, pour laisser s’ouvrir une autre dimension de soi. Dans un groupe zen, il n’y a rien à planifier, rien à préserver, rien à défendre.

Le seul enjeu qui vaille est celui de l’éveil.

 

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