Il y a là quelque mystère. Aujourd’hui, je constate que plus beaucoup de personnes n’arrivent à s’asseoir en demi-lotus, une pied posé sur la cuisse opposée. La posture du lotus complet, les deux pieds sur les cuisses opposées, paraît désormais réservée aux contorsionnistes avertis. Jeudi dernier, je donnais une initiation à la méditation pour cinq personnes nouvelles. Malgré leur bonne volonté, pas une ne pouvait s’asseoir en demi-lotus et deux durent même méditer à califourchon sur un coussin. Ce n’était pourtant pas une question d’âge, car elles devaient avoir 25 ans pour la plus jeune et 40 pour la plus âgée.

 


A l’époque où j’ai commencé la méditation (à la fin des années 70 dans le centre de
Maître Deshimaru à Paris), tout le monde s’asseyait sans grande difficulté en demi-lotus et personne n’utilisait de banc. Je me rappelle que plusieurs méditaient même régulièrement en lotus. Il y a là quelque mystère, en effet, qu’il faut sans doute mettre sur le compte sur notre mode de vie de plus en plus sédentaire.

Quelques personnes ont de véritables problèmes corporels qui les empêchent de s’asseoir les jambes croisées mais, pour la plupart, il ne s’agit que de muscles, de tendons et de ligaments trop courts ou trop tendus. Des exercices d’assouplissement permettent d’y remédier.

Pourquoi les manuels proposent-ils de s’asseoir en lotus complet ou, à défaut, en demi-lotus ? En fait, ces postures permettent de s’asseoir longuement sans effort ni tension. Le lotus, tout particulièrement, possède une tonicité telle que l’esprit se pose immédiatement. L'esprit est naturellement clair et limpide.

Ce qui ne veut pas dire que vous ne pourrez pas méditer si vous ne pouvez croiser les jambes, mais vous aurez plus de difficultés. Soyez doux avec votre corps, mais essayez des exercices d’assouplissement, vous verrez les changements.

Regardez cette petite vidéo tournée voici trois ans dans l'ancien centre zen d'Ichikawa près de Tôkyô.
Nishijima rôshi
a toujours fait le lotus, d’ailleurs il n’imagine pas faire autrement ni même que vous puissiez faire autrement ! Il dit : on pose le pied sur la cuisse, puis l’autre pied sur l’autre cuisse. Facile !

 



Mots-clés :

Partager