Le don
Voici un résumé de mon intervention, hier après-midi, à la grande pagode de Vincennes :
Le zen s’inscrit dans la tradition de la grandeur, ce qu’on appelle le grand véhicule ou mahâyâna en sanskrit. Le don est l’une des six grandes vertus ou qualités auxquelles s’exerce le pratiquant, le bodhisattva, l’être qui se promet à l’éveil. Ces six vertus sont le don, l’éthique, la patience, la diligence, la méditation et l’intelligence. Nous ne voyons pas ces vertus comme six marches successives mais plutôt comme six aspects de cette promesse de l’éveil qui s’interpénètrent les uns les autres.
Pratiquer pleinement ces vertus nous engage dans un rapport au monde et à nous-mêmes beaucoup plus vaste que simplement faire une donation, être moral ou se contenter de patienter. En ce qui concerne le don, nous disons dans le zen : « Apprenez à comprendre que ce que nous donnons ne nous appartient pas. » Notre pratique consiste en effet à développer une autre vision où nous cessons de considérer les choses, les événements, les êtres, la vie, l’espace, le temps, mais également notre propre corps et notre esprit, comme des possessions. Nous ne possédons rien en propre. Lorsque les divers éléments du monde qui m’entoure, mes perceptions, me sensations, ne sont plus appréhendés comme des objets que je peux avoir ou ne pas avoir, garder ou acquérir, vendre ou acheter, chaque élément, même le plus infime, l’eau, la terre, le ciel, l’espace, se transforme en un bien précieux, un don que j’apprends pleinement à recevoir, à apprécier et à utiliser. Chaque événement devient un avènement, un don que j’apprends également à offrir en fonction des situations et de mes capacités. Car si je sais recevoir, je sais donner ; si je sais donner, je sais recevoir. C’est parfois un simple mot, c’est parfois un brin d’herbe, c’est parfois une fleur qu’on jette dans le vent. Il n’y a pas de don futile ni de don important. Les dons restent négligeables ou importants lorsqu’on nous croyons qu’il existe des objets que l’on peut posséder. Le don est toujours grand quand il sait répondre à la situation.
Le bodhisattva Vimalakîrti disait : « Le don du dharma, c’est commencer par s’asseoir tranquillement. » Pour ceux qui pratiquent le zen, la méditation réalise les six vertus du bodhisattva. La méditation est un lieu où nous exerçons tranquillement ces qualités. C’est un don précieux. Nous nous offrons un espace qui échappe à toute tentative d’utilisation. Nous apprenons à recevoir et à utiliser notre être propre, notre corps, notre mental d’une tout autre manière, simplement en abandonnant tout espoir que la méditation puisse nous servir à quelque chose. Cette pratique m’émerveille.
Le zen s’inscrit dans la tradition de la grandeur, ce qu’on appelle le grand véhicule ou mahâyâna en sanskrit. Le don est l’une des six grandes vertus ou qualités auxquelles s’exerce le pratiquant, le bodhisattva, l’être qui se promet à l’éveil. Ces six vertus sont le don, l’éthique, la patience, la diligence, la méditation et l’intelligence. Nous ne voyons pas ces vertus comme six marches successives mais plutôt comme six aspects de cette promesse de l’éveil qui s’interpénètrent les uns les autres.
Pratiquer pleinement ces vertus nous engage dans un rapport au monde et à nous-mêmes beaucoup plus vaste que simplement faire une donation, être moral ou se contenter de patienter. En ce qui concerne le don, nous disons dans le zen : « Apprenez à comprendre que ce que nous donnons ne nous appartient pas. » Notre pratique consiste en effet à développer une autre vision où nous cessons de considérer les choses, les événements, les êtres, la vie, l’espace, le temps, mais également notre propre corps et notre esprit, comme des possessions. Nous ne possédons rien en propre. Lorsque les divers éléments du monde qui m’entoure, mes perceptions, me sensations, ne sont plus appréhendés comme des objets que je peux avoir ou ne pas avoir, garder ou acquérir, vendre ou acheter, chaque élément, même le plus infime, l’eau, la terre, le ciel, l’espace, se transforme en un bien précieux, un don que j’apprends pleinement à recevoir, à apprécier et à utiliser. Chaque événement devient un avènement, un don que j’apprends également à offrir en fonction des situations et de mes capacités. Car si je sais recevoir, je sais donner ; si je sais donner, je sais recevoir. C’est parfois un simple mot, c’est parfois un brin d’herbe, c’est parfois une fleur qu’on jette dans le vent. Il n’y a pas de don futile ni de don important. Les dons restent négligeables ou importants lorsqu’on nous croyons qu’il existe des objets que l’on peut posséder. Le don est toujours grand quand il sait répondre à la situation.
Le bodhisattva Vimalakîrti disait : « Le don du dharma, c’est commencer par s’asseoir tranquillement. » Pour ceux qui pratiquent le zen, la méditation réalise les six vertus du bodhisattva. La méditation est un lieu où nous exerçons tranquillement ces qualités. C’est un don précieux. Nous nous offrons un espace qui échappe à toute tentative d’utilisation. Nous apprenons à recevoir et à utiliser notre être propre, notre corps, notre mental d’une tout autre manière, simplement en abandonnant tout espoir que la méditation puisse nous servir à quelque chose. Cette pratique m’émerveille.
Mots-clés : grandeur, Vimalakîrti
Imprimer | Articlé publié par Éric Rommeluère le 15 Juin 08 |