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Dans les traditions tibétaines, la représentation imagée du « cercle de la vie » (le samsâra) est d’une extrême richesse métaphorique. L’iconographie est codifiée dans ses plus infimes détails. La vie est dessinée sous la forme d’une roue. Celle-ci tient tout entière dans les griffes et la bouche aux crocs acérés de Yama, le dieu indien de la mort. Son visage est hideux, ses yeux exorbités. Au centre, un coq (l’avidité), un serpent (la haine), un porc (l’ignorance) se mordent l’un l’autre la queue. La triple morsure met en branle la roue. Ordonnées en cercle tout autour de la roue, les six destinées sont figurées par des scénettes suggestives. Dans les enfers, par exemple, les uns brûlants, les autres glacés, les personnages endurent les plus terribles tourments. L’homme se tient dans une position médiane, loin de ces êtres qui se consument aux enfers et tout aussi loin des dieux absorbés par leurs sensuelles récréations. Leur existence bornée et leurs rêves tout entiers circonscrits, ceux-là se contentent de subir ou d’espérer de semblables journées en de semblables lieux. L’homme, à la croisée des chemins, s’il peut à la fois déchoir et s’élever dans le cercle a, lui, un autre pouvoir de penser, de rêver, d’imaginer et d’agir. La métaphore du nirvâna, littéralement « l’extinction » – sous-entendu l’extinction du triple feu de l’avidité, de la haine et de l’ignorance – libère un horizon en-dehors du cercle.

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