Guillaume, inspiré par le nouveau film de Tim Burton, me propose une autre vision d’Alice au pays des merveilles.

Alice avance curieuse dans le pays des merveilles, sans idée de conquête. Elle y est un peu perdue, elle n'a pas de grande direction, elle n'est rien venue changer, elle n'a même pas vraiment voulu y entrer au départ. Mais même si elle a tout d'une étrangère, elle est là et sa présence affecte ce monde. L'univers dans lequel elle est entrée sans intention se met à évoluer autour d'elle. Et ses actions, ou plutôt ses réactions confuses à un monde qui lui échappe, y laissent une empreinte. Qu'elle le veuille ou non, elle est là
.

N'est-ce pas là tout ce qui arrive aux bodhisattvas ? Se retrouver sans l'avoir décidé dans un monde où nos actions, même notre simple présence, ne sont pas anodines. Et rencontrer l'alternative : nier sa propre présence ou se demander quoi faire ?


Alice n’est pas là pour gagner. Dans ce monde, elle ne cherche rien, et pourtant elle agit. Elle n'a pas peur non plus. En tout cas, elle n'a pas peur d'avoir peur. Et pourtant il s’agit d’un monde curieux, inattendu et même absurde, et qui attend beaucoup d'elle. Et avec une énergie délicate, sans crainte, sans non plus de volonté de s'approprier le monde, elle assume ce qu’elle est. Alice n'a-t-elle pas tout d'un bodhisattva ?


Sans esprit d'éveil, assumer notre présence nous est tout simplement trop pénible et c'est impossible. Comment supporter l'absurde, que la vie puisse ne pas avoir de sens pré-établi ? Pour moi, la méditation a un rôle clé: ne rien vouloir, c'est le plus grand soulagement que j'ai vécu et la seule réponse enthousiaste que j'ai connu à l'absurdité de la vie.


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