Ma langue fourcha hier, dans la nouvelle vidéo consacrée au kesa de la tradition nyohô. Il fallait comprendre les trois dépréciations du tissu et non celles du kesa.

La pratique de la simplicité et de la frugalité est figurée dans la règle dite de la triple dépréciation (jap. sansenbô). Pour confectionner un kesa, on rassemble des pièces de tissu que l’on coupe, que l’on teint et  que l’on rassemble. Ces opérations successives sont nommées la dépréciation du ciseau (jap. tôsen), la dépréciation de la robe (jap. esen) et la dépréciation de la couleur (jap. shikisen).
-    La dépréciation du ciseau signifie que l’on coupe un tissu en petites pièces qui seront ensuite recousues. Par la découpe, la valeur du tissu se trouve immédiatement dépréciée.
-    La dépréciation de la robe signifie que l’on pique le tissu encore et encore pour coudre les pièces.
-    La dépréciation de la couleur signifie qu’on n’utilise aucune des cinq couleurs primaires (le rouge, le jaune, le bleu, le blanc et le noir), mais une couleur mélangée et sombre.
 
Sur les couleurs, Jiun sonja donne trois couleurs possibles, dans les noirs, dans les bleus et la couleur magnolier. Les noirs signifient une couleur dans les gris foncés, les bleus, une couleur dans les bleus ou les verts foncés (les chinois ne distinguent pas nommément le bleu du vert). La couleur magnolier (jap. mokuran) est une couleur proche de l’ocre. La teinture provenait originellement de l’écorce de magnolier. Kôdô Sawaki et Ekô Hashimoto rajoutent tous deux le marron.



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