Il y a la méditation, ce qu’on y vit, et d’autre part les soubassements de la méditation, ce qu’on y met ou ce qu’on en attend. Les deux sont intimement liés. L’immobilité de la méditation pourrait nous laisser croire qu’il s’agirait de se détacher de soi ou du monde dans une posture stoïque et hiératique. Appréhendée de cette manière, la méditation peut nous conduire sur le chemin erroné de l’insensibilité, considérant que nos émotions et nos sentiments sont insignifiants. Il est essentiel de comprendre les véritables soubassements. La méditation ne peut servir à nous armer ni à nous durcir, bien au contraire. Méditer, c’est oser le saut de la nudité, c’est oser reconnaître ses propres fragilités jusqu’à les assumer pleinement. Oui, nous sommes fragiles et vulnérables. En réalité, cette immobilité nous invite à cesser de mentir ou de bavarder. Osons rendre les armes de l’ego qui se voile la face de son heaume d’acier. Il ne s’agit nullement de développer de la complaisance ou du désespoir, mais de voir, enfin, la réalité. Il faut un cœur bon. Lorsque plus aucune peur ne vient entacher cette bonté que l’on s’offre à soi-même, on peut alors devenir un être véritablement aimant du monde.

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