[Rujing dit :] "Les bouddhas et les patriarches s’assoient en méditation et s’exercent à l’éveil nulle part ailleurs que dans le monde du désir. Et dans le monde du désir, la région du Jambudvipa est le lieu par excellence. Vie après vie, ils pratiquent toutes les vertus et ils réalisent la flexibilité de l’esprit." (Dôgen, Hôkyôki, "Le recueil de l’ère Baoqing")

Je reçois coup sur coup deux courriers sur la question récurrente de la douleur en méditation. La question surgit lorsqu’on éprouve un clivage intérieur, entre un corps qui souffre et un mental qui voudrait continuer. On résout habituellement la question en laissant le corps vaincre le mental ("j’ai trop mal, j’arrête") ou à l’inverse en laissant le mental vaincre le corps ("peu importe, je continue"). Après la méditation, un sentiment de malaise persiste malgré tout, soit on ressent un sentiment d’échec ("je ne suis pas arrivé à tenir") soit on ne comprend pas le pourquoi de cette endurance.

En réalité, une telle question n’a pas lieu d’être. C’est le corps et le mental qui devraient ensemble décider ou non de poursuivre la méditation, non pas divisés mais unifiés. Le corps et le mental n’ont pas à se combattre car la méditation est un exercice de flexibilité. On développe une attitude d’ouverture, on accueille d’un esprit flexible tout ce qui surgit, sans jamais créer d’opposition. La douceur est nécessaire, sans quoi, on se rigidifie.



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