La décision de devenir bouddhiste
Je reçois un beau message de S. qui a pris refuge lors de notre dernière journée de méditation. À chaque journée de méditation, une, deux, trois ou quatre personnes prennent désormais refuge.
La prise de refuge dans les Trois Trésors est la cérémonie la plus simple du bouddhisme, elle n’est pourtant pas sans importance puisqu’elle inaugure du chemin. Elle consiste simplement à joindre les mains puis à réciter à haute voix et par trois fois la formule « Je prends refuge dans le Bouddha (l’Éveillé), je prends refuge dans le dharma (l’enseignement), je prends refuge dans le sangha (la communauté) ». Le Bouddha, le dharma et le sangha forment ce que l’on appelle les Trois Trésors ou les Trois Joyaux.
Ce rituel et les formulations, qui sont à peu près identiques quelles que soient les écoles, marquent formellement l’entrée dans la voie du Bouddha. Il s’agit d’une décision fondamentale, celle de ne plus se dérober et d’ouvrir inlassablement son cœur en dépit de ses égarements et de ses multiples fantaisies. Le maître zen Dôgen a écrit un fascicule de son Shôbogenzô intitulé précisément Kie sambô, « Prendre refuge dans les Trois Trésors ». Le texte se termine de la façon suivante :
Quelle que soit leur pratique de la voie, immanquablement en premier les enfants du Bouddha rendent hommage aux Trois Trésors des dix directions. Lorsqu’ils les ont invoqués, ils brûlent de l’encens et dispersent des fleurs devant eux et ils vont s’exercer à toutes les pratiques. Il s’agit là des excellents exemples de nos anciens prédécesseurs, l’usage ancien des bouddhas et des patriarches. Si l’on n’a jamais accompli le rite de la prise de refuge dans les Trois Trésors, il faut savoir que cela relève de la loi des hors-la-voie, et même de la loi du céleste Mâra. Le dharma de chaque bouddha et de chaque patriarche a immanquablement en son début la cérémonie de la prise de refuge dans les Trois Trésors.
Dans la veine des Écritures indiennes dont il reprend et commente de nombreux passages, son écriture se fait vibrante. Il conte de fabuleuses histoires où des dragons affamés, des dieux malheureux voient leur vie – et leur après-vie – bouleversée en prenant refuge. On peut croire ou non à ce genre d’histoires. J’en ferais moi-même plutôt une lecture interprétative : Elles soulignent le caractère décisif d’une telle déclaration. Prendre refuge est un acte de parole qui, comme toute promesse faite, nous engage et nous emporte au-delà de nous-mêmes. Nous voici désormais promis à l’éveil. Peu importe finalement ce que nous ferons de ce moment, son écho résonnera encore et encore.
Je donne ces refuges, mais, à vrai dire, ce n’est guère habituel aujourd’hui dans le Zen japonais. À l’époque moderne, cette tradition a abandonné la prise de refuge comme rituel séparé. Les refuges sont intégrés à la prise des préceptes de bodhisattva. Mais en Occident, tout le monde n’a pas nécessairement envie de prendre ces vœux, d’autant qu’ils impliquent également d’entrer dans une relation de maître à disciple. Peu de personnes font ce choix, en fait. Mais pourquoi refuserait-on un lien vivant avec l’enseignement du Bouddha ? Dans ce contexte de l’Occident, il me paraît juste de pouvoir offrir la possibilité de prendre refuge.
J’aime beaucoup ce texte de Chögyam Trungpa : « Prendre refuge : La décision de devenir bouddhiste » (en anglais). Il dit tout.
La prise de refuge dans les Trois Trésors est la cérémonie la plus simple du bouddhisme, elle n’est pourtant pas sans importance puisqu’elle inaugure du chemin. Elle consiste simplement à joindre les mains puis à réciter à haute voix et par trois fois la formule « Je prends refuge dans le Bouddha (l’Éveillé), je prends refuge dans le dharma (l’enseignement), je prends refuge dans le sangha (la communauté) ». Le Bouddha, le dharma et le sangha forment ce que l’on appelle les Trois Trésors ou les Trois Joyaux.
Ce rituel et les formulations, qui sont à peu près identiques quelles que soient les écoles, marquent formellement l’entrée dans la voie du Bouddha. Il s’agit d’une décision fondamentale, celle de ne plus se dérober et d’ouvrir inlassablement son cœur en dépit de ses égarements et de ses multiples fantaisies. Le maître zen Dôgen a écrit un fascicule de son Shôbogenzô intitulé précisément Kie sambô, « Prendre refuge dans les Trois Trésors ». Le texte se termine de la façon suivante :
Quelle que soit leur pratique de la voie, immanquablement en premier les enfants du Bouddha rendent hommage aux Trois Trésors des dix directions. Lorsqu’ils les ont invoqués, ils brûlent de l’encens et dispersent des fleurs devant eux et ils vont s’exercer à toutes les pratiques. Il s’agit là des excellents exemples de nos anciens prédécesseurs, l’usage ancien des bouddhas et des patriarches. Si l’on n’a jamais accompli le rite de la prise de refuge dans les Trois Trésors, il faut savoir que cela relève de la loi des hors-la-voie, et même de la loi du céleste Mâra. Le dharma de chaque bouddha et de chaque patriarche a immanquablement en son début la cérémonie de la prise de refuge dans les Trois Trésors.
Dans la veine des Écritures indiennes dont il reprend et commente de nombreux passages, son écriture se fait vibrante. Il conte de fabuleuses histoires où des dragons affamés, des dieux malheureux voient leur vie – et leur après-vie – bouleversée en prenant refuge. On peut croire ou non à ce genre d’histoires. J’en ferais moi-même plutôt une lecture interprétative : Elles soulignent le caractère décisif d’une telle déclaration. Prendre refuge est un acte de parole qui, comme toute promesse faite, nous engage et nous emporte au-delà de nous-mêmes. Nous voici désormais promis à l’éveil. Peu importe finalement ce que nous ferons de ce moment, son écho résonnera encore et encore.
Je donne ces refuges, mais, à vrai dire, ce n’est guère habituel aujourd’hui dans le Zen japonais. À l’époque moderne, cette tradition a abandonné la prise de refuge comme rituel séparé. Les refuges sont intégrés à la prise des préceptes de bodhisattva. Mais en Occident, tout le monde n’a pas nécessairement envie de prendre ces vœux, d’autant qu’ils impliquent également d’entrer dans une relation de maître à disciple. Peu de personnes font ce choix, en fait. Mais pourquoi refuserait-on un lien vivant avec l’enseignement du Bouddha ? Dans ce contexte de l’Occident, il me paraît juste de pouvoir offrir la possibilité de prendre refuge.
J’aime beaucoup ce texte de Chögyam Trungpa : « Prendre refuge : La décision de devenir bouddhiste » (en anglais). Il dit tout.
Mots-clés : Chögyam Trungpa, Dôgen, refuge, Shôbôgenzô
Imprimer | Articlé publié par Jiun Éric Rommeluère le 29 Mars 09 |