La brèche
"Examinez si, au moment précis où l’on s’assoit, le monde entier est verticalité ou horizontalité ? À cet instant précis, qu’est-ce que cette assise ? Est-ce une vitalité ou un dynamisme ? Penser ou ne pas penser ? Faire ou ne pas faire ? Est-ce s’asseoir dans l’assise ou s’asseoir dans le corps et l’esprit ? Est-ce s’asseoir dépouillé de telles assises ? Il doit y avoir mille et dix mille de ce genre d’interrogations." (Dôgen, Le samâdhi roi des samâdhi)
Si vous lisez ou relisez Dôgen, vous remarquerez qu’il pose sans cesse des questions, qu’il vous pousse même aux questions les plus complexes, les plus audacieuses, mais que lui-même n’y répond (presque) jamais.
Une question ouvre comme une brèche. Je vois une fleur rouge, je me demande "La fleur est-elle bien rouge ?" Je peux répondre "oui" ou même "non" mais, dans ce cas, il me faudra argumenter. Une fois répondu, la brèche se referme et le monde reprend sens. Mais on pourrait également rester dans l’interrogation ouverte, sans la moindre volonté de répondre, sans même la volonté de suspendre son jugement.
N'est-ce pas cela, un kôan, juste un point d'interrogation ?
Si vous lisez ou relisez Dôgen, vous remarquerez qu’il pose sans cesse des questions, qu’il vous pousse même aux questions les plus complexes, les plus audacieuses, mais que lui-même n’y répond (presque) jamais.
Une question ouvre comme une brèche. Je vois une fleur rouge, je me demande "La fleur est-elle bien rouge ?" Je peux répondre "oui" ou même "non" mais, dans ce cas, il me faudra argumenter. Une fois répondu, la brèche se referme et le monde reprend sens. Mais on pourrait également rester dans l’interrogation ouverte, sans la moindre volonté de répondre, sans même la volonté de suspendre son jugement.
N'est-ce pas cela, un kôan, juste un point d'interrogation ?
Mots-clés : Dôgen, kôan, Shôbôgenzô
Imprimer | Articlé publié par Eric le 24 Nov. 06 |
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le 24/11/2006
C'est vrai que c'est troublant une question qui reste suspendue, comme un trapéziste présent à sa vie qui ne tient à rien si ce n'est à l'attention ..de l'instant. L'intention et l'élan sont dépassés, il ne monte ni ne descend, ni en avant, ni en arrière, tout est possible, la vie ou la mort?
Non une intention mais davantage une suspension, mieux..une attention?
Et encore une question!
bien à tous
Wilfried
le 24/11/2006
Chaques instants de nos vies sont un "kôan", tout est symbolique....nuit, ondes, calme, nuages, mots, bruit et fureur, amour, amitié...trois roses dans un vase .....
Ce que l'on exprime c'est juste pour garder "ouvert" la relation, mais peut etre que le silence de notre pratique de zazen suffit pour faire taire le "point d'interrogation".
Amitié
Bernard
le 26/11/2006
Un "symbole" n'est-il pas déjà une tentative de réponse ? De mise en boucle d'une "information" ?
Pour moi, la tentative de construire une réponse a toujours provoqué l'ouverture de nouvelles brèches et de questions encore plus nombreuses... Il m'a fallu du temps et de surtout de l'écoute pour accepter que les réponses - que la vérité - n'existaient peut être pas. Pour essayer de garder une ouverture tout simplement sur ce qui se passe autour de moi et au travers de moi; pour accepter de ne rien savoir...
La difficulté serait alors de garder cette ouverture de coeur au quotidien, dans le langage ou dans le silence pour mieux se rencontrer et mieux rencontrer les autres ...
Amitiés
Marie-Pierre
le 26/11/2006
— Combien font 2+2 ?
— 4
— Où est la brèche ?
— Pourquoi poser la question ?
le 26/11/2006
respirer est un koan en soit...non?
bien à vous Marianne
le 27/11/2006
Oui.......respirer est un kôan, là tu as tout à fait raison........entre l'expiration qui se donne et l'inspiration qui se retrouve il y a un tout petit instant trés fragile où nous existons et qui parfois fait naître mille et une questions qui s'évaporent parfois et d'autres fois nous retiens.