"Examinez si, au moment précis où l’on s’assoit, le monde entier est verticalité ou horizontalité ? À cet instant précis, qu’est-ce que cette assise ? Est-ce une vitalité ou un dynamisme ? Penser ou ne pas penser ? Faire ou ne pas faire ? Est-ce s’asseoir dans l’assise ou s’asseoir dans le corps et l’esprit ? Est-ce s’asseoir dépouillé de telles assises ? Il doit y avoir mille et dix mille de ce genre d’interrogations." (Dôgen, Le samâdhi roi des samâdhi)

Si vous lisez ou relisez Dôgen, vous remarquerez qu’il pose sans cesse des questions, qu’il vous pousse même aux questions les plus complexes, les plus audacieuses, mais que lui-même n’y répond (presque) jamais.

Une question ouvre comme une brèche. Je vois une fleur rouge, je me demande "La fleur est-elle bien rouge ?" Je peux répondre "oui" ou même "non" mais, dans ce cas, il me faudra argumenter. Une fois répondu, la brèche se referme et le monde reprend sens. Mais on pourrait également rester dans l’interrogation ouverte, sans la moindre volonté de répondre, sans même la volonté de suspendre son jugement.

N'est-ce pas cela, un kôan, juste un point d'interrogation ?


 

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