L'expérience intégrative
Que faire pendant la méditation ? Il est essentiel de dire que la méditation zen n’est ni une concentration, par exemple sur le souffle ou un point du corps, ni une observation, par exemple des pensées. Jamais dans les textes classiques consacrés à la méditation, par exemple le Fukanzazengi de Dôgen, vous ne trouverez d’indication sur la concentration (en japonais shi, « arrêter », qui correspond au sanskrit samatha) ou sur l’observation (kan, « contempler », qui correspond au sanskrit vipassana), sinon éventuellement comme des pratiques introductives.
J’ai souvent entendu des critiques de la part de bouddhistes tibétains qui assimilent la méditation zen à une sorte de concentration et encore assez vague et qu’il manquerait au Zen la pratique de l’observation. Dans ces écoles, la concentration permet d’apprivoiser l’esprit afin que par l’observation, ils puissent contempler la vacuité. Il s’agit là d’une mécompréhension du sens même de la méditation telle que nous la pratiquons. Méditer signifie pour nous s’établir dans une conscience intégrative du corps-esprit qui se libère d’instant en instant du processus de la pensée.
Les Tibétains ont aussi leurs controverses sur le sens et la pratique de la méditation. La tradition du Dzogchen, au demeurant fort proche du Zen, explique qu’il existe deux attitudes possibles pendant la méditation. On peut soit observer les pensées, sans les juger ni les manipuler, dans l’observation neutre des processus mentaux, soit… se placer d’emblée dans l’observation de celui qui observe. Cette seconde attitude est celle du Dzogchen.
Le Zen rejoint là la tradition du Dzogchen. Mais observer l’observateur me paraît une formulation un peu abstraite. Dans le Zen, on utilise une image. L’esprit est comparé à un miroir pur et brillant sur lequel passent des ombres (les pensées, les sensations, les perceptions). La méditation ne consiste pas à regarder les ombres mais à révéler l’esprit dans sa pureté et sa nudité. Pour se faire, on se tient simplement dans la présence et dans l’ouverture inconditionnelle. Il s’agit d’un retournement de la conscience qui n’est pas conscience de quelque chose, mais conscience à sa source. Tout ce qui surgit n’encombre plus alors l’esprit. On se tient simplement : mais cette simplicité même est fort déroutante, et la conscience cherche sans cesse quelque chose à saisir et à emporter.
J’ai souvent entendu des critiques de la part de bouddhistes tibétains qui assimilent la méditation zen à une sorte de concentration et encore assez vague et qu’il manquerait au Zen la pratique de l’observation. Dans ces écoles, la concentration permet d’apprivoiser l’esprit afin que par l’observation, ils puissent contempler la vacuité. Il s’agit là d’une mécompréhension du sens même de la méditation telle que nous la pratiquons. Méditer signifie pour nous s’établir dans une conscience intégrative du corps-esprit qui se libère d’instant en instant du processus de la pensée.
Les Tibétains ont aussi leurs controverses sur le sens et la pratique de la méditation. La tradition du Dzogchen, au demeurant fort proche du Zen, explique qu’il existe deux attitudes possibles pendant la méditation. On peut soit observer les pensées, sans les juger ni les manipuler, dans l’observation neutre des processus mentaux, soit… se placer d’emblée dans l’observation de celui qui observe. Cette seconde attitude est celle du Dzogchen.
Le Zen rejoint là la tradition du Dzogchen. Mais observer l’observateur me paraît une formulation un peu abstraite. Dans le Zen, on utilise une image. L’esprit est comparé à un miroir pur et brillant sur lequel passent des ombres (les pensées, les sensations, les perceptions). La méditation ne consiste pas à regarder les ombres mais à révéler l’esprit dans sa pureté et sa nudité. Pour se faire, on se tient simplement dans la présence et dans l’ouverture inconditionnelle. Il s’agit d’un retournement de la conscience qui n’est pas conscience de quelque chose, mais conscience à sa source. Tout ce qui surgit n’encombre plus alors l’esprit. On se tient simplement : mais cette simplicité même est fort déroutante, et la conscience cherche sans cesse quelque chose à saisir et à emporter.
Mots-clés : Dôgen, dzogchen, Fukanzazengi, méditation
Imprimer | Articlé publié par Jiun Éric Rommeluère le 26 Fév. 09 |
le 26/02/2009
Experiencia integrativa
¿Qué hacer durante la meditación? Es esencial decir que la meditación zen no es ni concentración, por ejemplo sobre la respiración o un punto del cuerpo, ni observación, por ejemplo de los pensamientos. Nunca encontraréis en los textos clásicos consagrados a la meditación, por ejemplo el Fukanzazengi de Dôgen, indicaciones sobre la concentración (en japones shi, “parar”, que corresponde al término sánscrito samatha) o sobre la observación (kan, “contemplar”, que corresponde al sánscrito vipassana), más que eventualmente como prácticas introductorias.
He escuchado a menudo criticas por parte de los budistas tibetanos que asimilan la meditación zen a una especie de concentración, incluso bastante vaga, y que faltaría al Zen la práctica de la observación. En estas escuelas la concentración permite domesticar al espíritu con el fin de que, por la observación, pueda contemplar la vacuidad. Se trata aquí de una incomprensión del sentido de la meditación tal como nosotros la practicamos. Meditar significa para nosotros establecerse en una conciencia integradora del cuerpo-espíritu que se libera, de instante en instante, del proceso del pensamiento.
Los tibetanos tienen también sus controversias sobre el sentido y la práctica de la meditación. La tradición del Dzogchen, a fin de cuentas muy próxima al Zen, explica que existen dos actitudes posibles durante la meditación. Se puede; bien observar los pensamientos, sin juzgarlos ni manipularlos en la observación neutra de los procesos mentales, bien... colocarse de entrada en la observación de aquel que observa. Esta segunda actitud es la del Dzogchen.
El Zen confluye aquí con la tradición del Dzogchen. Pero observar al observador me parece una formulación un poco abstracta. En el Zen se utiliza una imagen: El espíritu es comparado a un espejo puro y brillante sobre el cual pasan sombras (los pensamientos, las sensaciones, las percepciones). La meditación no consiste en mirar las sombras sino en revelar el espíritu en su pureza y en su desnudez. Para hacerlo nos mantenemos simplemente en la presencia y en la apertura incondicional. Se trata de una inversión de la conciencia que no es conciencia de alguna cosa, sino consciencia en su fuente. Entonces todo aquello que surge no obstruye al espíritu. Se mantiene simplemente, pero esta misma simplicidad es muy desconcertante, y la conciencia busca sin cesar algo que coger y que llevarse.