Je reviens du temple de Kanshôji en Dordogne (photographie ci-dessous) où j’avais été invité à donner des enseignements.

Kanshôji est un monastère zen qui vit au rythme d’une Règle comme des bénédictins peuvent suivre, par exemple, la Règle de Saint Benoît. C’est bien la première fois que je me rends dans un centre zen hors du Japon où la vie monastique ne me paraît pas artificielle. La plupart des résidents partagent cette vie depuis de nombreuses années déjà, ce qui explique sans doute cela. L’atmosphère est belle et harmonieuse. Le monastère a été fondé par Taiun Jean-Pierre Faure, un enseignant de l’Association Zen Internationale, il y a sept ans maintenant. Les personnes qui se rendront à Kanshôji et qui ne connaissent pas la vie traditionnelle des temples seront sûrement déroutées par la Règle, même si les rituels sont quelques peu allégés. On mange par exemple le matin en silence dans la salle de méditation selon le protocole expliqué par Dôgen dans ses « Règles pour les repas » (Fushuku hampô). L’éveil n’est rien d’autre que l’abandon de soi dans les actes du quotidien, tel est le principe fondamental de ses règles anciennes.


A priori
, mes orientations et celles de Jean-Pierre Faure paraissent opposées puisque j’ai choisi de simplifier et d’adapter les formes et les discours. Pourtant, je me suis profondément senti à l’aise dans ce lieu. Les expressions sont différentes, mais nous partageons un même esprit : nous sommes convaincus de la dimension religieuse et spirituelle de cette voie. L’esprit religieux est un esprit qui s’ouvre à quelque chose de plus grand et plus vaste que nos désirs, nos préférences ou nos envies. L’esprit religieux est un esprit qui laisse se déployer le sacré dans nos vies. L’esprit religieux est un esprit qui s’abandonne dans la nudité du cœur. L’esprit religieux est un esprit libre.


Le chemin commence lorsqu’on se permet d’ouvrir enfin les mains.



Mots-clés :

Partager