Graine de résistance
Un article d'Eliane Patriarca du 19 mai 2007 pour Libération :
Sa radicalité détonne dans le paysage français, où les frontières politiques s'amollissent jusqu'à faner. Vendredi [18 mai 2007], le paysagiste Gilles Clément intervenant aux 46e Journées des plantes de Courson (Essonne), a transformé sa conférence en manifeste politique. Une déclinaison du communiqué figurant sur son site web depuis l'élection présidentielle. Le théoricien du "jardin planétaire", créateur du parc André-Citroën ou du jardin du musée du Quai-Branly, annonce qu'il annule "la totalité des engagements pris auprès des services publics et privés sur le territoire français, à l'exception des instances officielles ou non officielles où, de façon avérée, s'établit la résistance". Explications du jardinier-écrivain, dont le dernier livre s'intitule Une écologie humaniste.
Pourquoi cette prise de position publique ?
Je refuse de cautionner un projet qui va dans le sens d'une destruction de la planète et n'est pas conforme à ce que j'estime humainement acceptable.
En quoi ce projet vous paraît-il destructeur ?
C'est un projet ultralibéral, qui favorise la santé des entreprises plutôt que la santé humaine, où l'économie domine, où les fluctuations de la Bourse commandent, où la pollution devient une monnaie d'échange avec les droits à polluer et le marché du CO2. L'humanité est au bout d'une chaîne de fabrication et de prédation, et nous dépendons d'une diversité biologique qui est aujourd'hui réduite par notre activité et par l'arasement, à travers l'agriculture, des conditions nécessaires à cette diversité. Nous vivons en accélérant des mécanismes dévastateurs pour l'eau, le sol, l'air, les aliments, au service de la tyrannie boursière.
Mais cela n'a pas commencé le 6 mai...
Les choses étaient engagées très largement, mais il y avait encore une plasticité, des possibilités de discussion. Même si depuis douze ans, nous étions dans une sorte de laminoir nous engageant dans une voie unique. Avec Nicolas Sarkozy, on s'engage de façon absolue dans ce système ultralibéral et cynique. [...]
Lire la suite de l'article sur le site de Libération.
Sa radicalité détonne dans le paysage français, où les frontières politiques s'amollissent jusqu'à faner. Vendredi [18 mai 2007], le paysagiste Gilles Clément intervenant aux 46e Journées des plantes de Courson (Essonne), a transformé sa conférence en manifeste politique. Une déclinaison du communiqué figurant sur son site web depuis l'élection présidentielle. Le théoricien du "jardin planétaire", créateur du parc André-Citroën ou du jardin du musée du Quai-Branly, annonce qu'il annule "la totalité des engagements pris auprès des services publics et privés sur le territoire français, à l'exception des instances officielles ou non officielles où, de façon avérée, s'établit la résistance". Explications du jardinier-écrivain, dont le dernier livre s'intitule Une écologie humaniste.
Pourquoi cette prise de position publique ?
Je refuse de cautionner un projet qui va dans le sens d'une destruction de la planète et n'est pas conforme à ce que j'estime humainement acceptable.
En quoi ce projet vous paraît-il destructeur ?
C'est un projet ultralibéral, qui favorise la santé des entreprises plutôt que la santé humaine, où l'économie domine, où les fluctuations de la Bourse commandent, où la pollution devient une monnaie d'échange avec les droits à polluer et le marché du CO2. L'humanité est au bout d'une chaîne de fabrication et de prédation, et nous dépendons d'une diversité biologique qui est aujourd'hui réduite par notre activité et par l'arasement, à travers l'agriculture, des conditions nécessaires à cette diversité. Nous vivons en accélérant des mécanismes dévastateurs pour l'eau, le sol, l'air, les aliments, au service de la tyrannie boursière.
Mais cela n'a pas commencé le 6 mai...
Les choses étaient engagées très largement, mais il y avait encore une plasticité, des possibilités de discussion. Même si depuis douze ans, nous étions dans une sorte de laminoir nous engageant dans une voie unique. Avec Nicolas Sarkozy, on s'engage de façon absolue dans ce système ultralibéral et cynique. [...]
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Un portrait de Gilles Clément par Michel Bizet sur Dailymotion (17 minutes)
Imprimer | Articlé publié par Eric le 19 Mai 07 |
le 20/05/2007
Après avoir atteint le sommet, il faut savoir redescendre auprès des autres. Surtout si la tempête gronde dans la vallée. Gilles ne provoquera l'intérêt que chez ceux qui lui étaient déjà acquis. La pertinence de ses propos et de ses engagements s'évapore à la brûlure de son égo. Mais il est vrai que réagir devient difficile dans un pays qui glorifie le bandit Johnny Halliday. La suite sur movitcity.blog.lemonde.fr