Gendronnière - séminaire des 15-17 octobre
Je reviens du temple zen de la Gendronnière à l’invitation du Centre Européen du Bouddhisme Sôtô Zen, la division de l’école zen japonaise pour l’Europe, qui organisait ce week-end un séminaire destiné aux prêtres européens de l’école. J’écrirai rapidement un texte de réflexion sur ce séminaire. Frédéric Baylot, qui était présent, vient de m’envoyer quelques notes et appréciations personnelles que je me permets de mettre en ligne et qui permettront de contextualiser mes propres réflexions. Si certaines personnes présentes souhaitent m'envoyer leurs impressions, qu'elles n'hésitent pas.
De gauche à droite : Pierre Dôkan Crépon, votre serviteur, Jisô Forzani (debout), Fausto Taiten Guareschi, Fujita isshô.
Notes personnelles sur le séminaire annuel du Centre Européen du Bouddhisme Sôtô Zen (Frédéric Baylot)
Remarques préliminaires : Ce qui suit est la simple remise en forme de mes impressions nécessairement subjectives. Certaines interventions ont été tellement riches qu’il m’a été difficile de tout noter voire de tout me rappeler après coup.
Appréciations personnelles (dans l’ordre des interventions)
Jisô Forzani, directeur de l’école Sôtô pour l’Europe. Titre du séminaire : « Où sommes nous en train d’aller, pour quoi faire, quelle direction pour le zen ? » Jisô Forzani a posé la question de l’éventuelle superficialité de la transmission du dharma en Occident à l’heure actuelle. Je ne suis pas sûr que beaucoup aient entendu cette question et encore moins aient apporté quelques éléments de réponse lors de ce séminaire.
Pierre Dôkan Crépon, temple de Kôkaiji (Vannes). Titre de l’intervention : « Maître Deshimaru et le zen universel ». Pierre Dôkan Crépon expliqua que Taisen Deshimaru a proposé peu de formes ritualisées car il n’avait pas été formé à cela. Les enseignants de la génération Deshimaru n’éprouvent-ils pas aujourd’hui le paradoxe que celui-ci vivait : une grande créativité et une indépendance pour trouver d’autres formes adaptées au monde occidental mais également un besoin de reconnaissance des instances traditionnelles japonaises ? Pour Pierre Dôkan Crépon, les enseignants européens doivent encore témoigner de beaucoup d’humilité pour accueillir les enseignements japonais sur les rites. Ne pas changer et prendre son temps pour cela (sic).
Fausto Taiten Guareschi, temple de Fudenji (Italie). Titre de l’intervention : « Rite, événement et sacrifice dans l’expérience de la foi ». Pierre Dôkan Crépon a terminé sa présentation en disant que ce qu’il exposait clairement, Fausto Taiten Guareschi allait l’exposer d’une manière obscure. Ne connaissant ni l’un ni l’autre, je ne remarquais que la boutade. Après l’exposé, je ne pouvais que lui donner raison. Dans un discours teinté d’anthropologie et dont nombre de termes étaient empruntés à la théologie catholique, Fausto Taiten Guareschi disait la même chose : le rite est important, ne le changeons pas.
Éric Jiun Rommeluère, Un Zen Occidental. Titre de l’intervention : « Ne le laisse pas s’interrompre ». En ne posant qu’une question : « Les centres bouddhistes sont-ils la forme le plus appropriée pour transmettre le dharma ? », Éric Jiun Rommeluère a cherché à interpeller les enseignants présents sur la manière actuelle de transmettre le dharma, car celle-ci peut-être entachée par des rapports commerciaux et mondains. Il n’a pas apporté de réponse, mais faisant preuve d’une grande sensibilité en interrogeant lui-même sa propre pratique, il a posé la question d’un « pour quoi faire » peut être trop souvent oubliée.
Fujita Isshô, directeur du Sôtô Zen Buddhism International Center. Titre de l’intervention : « Recommencer au début : réinterprétation de la pratique zen ». À l’évidence, la conférence de Fujita Isshô supposait de connaître les codes de communication japonais. Je ne connais pas ces codes, je ne peux donc formuler que des hypothèses. Au début de son intervention, il a notamment parlé des difficultés d’être créatif au sein de l’école zen japonaise. Il encouragea à traquer les possibles erreurs dans l’enseignement du dharma, quitte à tout reprendre si on s’aperçoit qu’il en existe. Jamais pourtant il ne signifia que le zen actuel se trouvait dans l’erreur ni qu’il fallait tout reprendre et s’il conseilla de trouver de nouvelles façons d’enseigner, il n’en donna pas. Il demanda simplement aux enseignants de rester dans la posture de l’étudiant plutôt que dans celle du maître. Fujita a longtemps vécu aux États-Unis, et sa présentation fut très agréable, vivante et humoristique.
Carl Bielefeldt, Stanford University. Titre de l’intervention : « Le XXIe siècle de Dôgen, vers un bouddhisme participatif ». Carl Bielefeldt a présenté les caractéristiques du bouddhisme américain, mais que l’on peut certainement étendre au bouddhisme occidental contemporain : la sécularisation, l’individualisme, l’éclectisme, l’égalitarisme et l’activisme. La pratique du bouddhisme est une participation à la vie du monde lui-même et non une fuite du monde. Le bodhisattva accepte avec patience le monde tel qu’il est et s’efforce de l’améliorer. On peut chercher à rénover la tradition, mais il convient de ne pas perdre la possibilité d’être soi-même rénové par cette tradition en voulant trop la mettre à son goût personnel. Si certaines perspectives de Dôgen peuvent aujourd’hui paraître datées, d’autres traversent le temps : ainsi, il n’y a pas de Bouddha à chercher ailleurs qu’en le laissant exister dans sa vie propre. À la différence de Dôgen qui faisait de la vie monastique la seule voie de l’éveil, Carl Bielefeldt introduit la complexité de notre monde contemporain, en donnant l’image du « moine laïque » qui appartient à plusieurs communautés (de la famille à la société) et qui doit gérer les contradictions de ces différentes communautés sans s’empêcher d’agir, en étant pleinement actif et conscient, ces actions pouvant tantôt prendre la forme de l’obéissance tantôt (voire souvent) celle de la résistance au sein de ces diverses communautés.
Conclusions personnelles : J’ai eu du mal à trouver une cohérence dans l’ordre des présentations et puis, avec un peu de recul, il m’est apparu qu’après avoir formulé la question initiale, ce séminaire était organisé en deux parties qui semblaient s’articuler autour de l’intervention centrale (puisque au centre des cinq interventions) d’Éric Rommeluère qui posait clairement la question : Les centres bouddhistes tels qu’ils existent actuellement peuvent-ils être l’expression d’une transmission authentique du dharma ? Elle était précédée de deux interventions conservatrices recommandant fortement d’éviter toute précipitation dans un éventuel changement. Elle était suivie de deux autres interventions qui évoquaient les changements possibles. La première, sûrement à la manière japonaise, le disait sans le dire. Si au début de son intervention, Fujita Isshô prônait sans ambiguïté qu’il faut avoir l’humilité de tout recommencer si on se rend compte de ses propres erreurs, mais sans prendre position sur la situation actuelle (en cela, il se distinguait d’Éric Rommeluère qui affirmait une impasse), la fin de son exposé se diluait dans une critique pédagogique de la présentation traditionnelle du zazen. Dans la seconde intervention, Carl Bielefeldt, sous couvert d’une critique du bouddhisme à l’américaine, apportait des clés pour une réflexion plus globale qui intègre la complexité du monde dans la pratique du bodhisattva avec l’évocation d’un nouveau statut de « moine / laïque » qui agirait avec conscience dans son milieu là où il est, avec une vision élargie.
Frédéric Baylot
De gauche à droite : Pierre Dôkan Crépon, votre serviteur, Jisô Forzani (debout), Fausto Taiten Guareschi, Fujita isshô.
Notes personnelles sur le séminaire annuel du Centre Européen du Bouddhisme Sôtô Zen (Frédéric Baylot)
Remarques préliminaires : Ce qui suit est la simple remise en forme de mes impressions nécessairement subjectives. Certaines interventions ont été tellement riches qu’il m’a été difficile de tout noter voire de tout me rappeler après coup.
Appréciations personnelles (dans l’ordre des interventions)
Jisô Forzani, directeur de l’école Sôtô pour l’Europe. Titre du séminaire : « Où sommes nous en train d’aller, pour quoi faire, quelle direction pour le zen ? » Jisô Forzani a posé la question de l’éventuelle superficialité de la transmission du dharma en Occident à l’heure actuelle. Je ne suis pas sûr que beaucoup aient entendu cette question et encore moins aient apporté quelques éléments de réponse lors de ce séminaire.
Pierre Dôkan Crépon, temple de Kôkaiji (Vannes). Titre de l’intervention : « Maître Deshimaru et le zen universel ». Pierre Dôkan Crépon expliqua que Taisen Deshimaru a proposé peu de formes ritualisées car il n’avait pas été formé à cela. Les enseignants de la génération Deshimaru n’éprouvent-ils pas aujourd’hui le paradoxe que celui-ci vivait : une grande créativité et une indépendance pour trouver d’autres formes adaptées au monde occidental mais également un besoin de reconnaissance des instances traditionnelles japonaises ? Pour Pierre Dôkan Crépon, les enseignants européens doivent encore témoigner de beaucoup d’humilité pour accueillir les enseignements japonais sur les rites. Ne pas changer et prendre son temps pour cela (sic).
Fausto Taiten Guareschi, temple de Fudenji (Italie). Titre de l’intervention : « Rite, événement et sacrifice dans l’expérience de la foi ». Pierre Dôkan Crépon a terminé sa présentation en disant que ce qu’il exposait clairement, Fausto Taiten Guareschi allait l’exposer d’une manière obscure. Ne connaissant ni l’un ni l’autre, je ne remarquais que la boutade. Après l’exposé, je ne pouvais que lui donner raison. Dans un discours teinté d’anthropologie et dont nombre de termes étaient empruntés à la théologie catholique, Fausto Taiten Guareschi disait la même chose : le rite est important, ne le changeons pas.
Éric Jiun Rommeluère, Un Zen Occidental. Titre de l’intervention : « Ne le laisse pas s’interrompre ». En ne posant qu’une question : « Les centres bouddhistes sont-ils la forme le plus appropriée pour transmettre le dharma ? », Éric Jiun Rommeluère a cherché à interpeller les enseignants présents sur la manière actuelle de transmettre le dharma, car celle-ci peut-être entachée par des rapports commerciaux et mondains. Il n’a pas apporté de réponse, mais faisant preuve d’une grande sensibilité en interrogeant lui-même sa propre pratique, il a posé la question d’un « pour quoi faire » peut être trop souvent oubliée.
Fujita Isshô, directeur du Sôtô Zen Buddhism International Center. Titre de l’intervention : « Recommencer au début : réinterprétation de la pratique zen ». À l’évidence, la conférence de Fujita Isshô supposait de connaître les codes de communication japonais. Je ne connais pas ces codes, je ne peux donc formuler que des hypothèses. Au début de son intervention, il a notamment parlé des difficultés d’être créatif au sein de l’école zen japonaise. Il encouragea à traquer les possibles erreurs dans l’enseignement du dharma, quitte à tout reprendre si on s’aperçoit qu’il en existe. Jamais pourtant il ne signifia que le zen actuel se trouvait dans l’erreur ni qu’il fallait tout reprendre et s’il conseilla de trouver de nouvelles façons d’enseigner, il n’en donna pas. Il demanda simplement aux enseignants de rester dans la posture de l’étudiant plutôt que dans celle du maître. Fujita a longtemps vécu aux États-Unis, et sa présentation fut très agréable, vivante et humoristique.
Carl Bielefeldt, Stanford University. Titre de l’intervention : « Le XXIe siècle de Dôgen, vers un bouddhisme participatif ». Carl Bielefeldt a présenté les caractéristiques du bouddhisme américain, mais que l’on peut certainement étendre au bouddhisme occidental contemporain : la sécularisation, l’individualisme, l’éclectisme, l’égalitarisme et l’activisme. La pratique du bouddhisme est une participation à la vie du monde lui-même et non une fuite du monde. Le bodhisattva accepte avec patience le monde tel qu’il est et s’efforce de l’améliorer. On peut chercher à rénover la tradition, mais il convient de ne pas perdre la possibilité d’être soi-même rénové par cette tradition en voulant trop la mettre à son goût personnel. Si certaines perspectives de Dôgen peuvent aujourd’hui paraître datées, d’autres traversent le temps : ainsi, il n’y a pas de Bouddha à chercher ailleurs qu’en le laissant exister dans sa vie propre. À la différence de Dôgen qui faisait de la vie monastique la seule voie de l’éveil, Carl Bielefeldt introduit la complexité de notre monde contemporain, en donnant l’image du « moine laïque » qui appartient à plusieurs communautés (de la famille à la société) et qui doit gérer les contradictions de ces différentes communautés sans s’empêcher d’agir, en étant pleinement actif et conscient, ces actions pouvant tantôt prendre la forme de l’obéissance tantôt (voire souvent) celle de la résistance au sein de ces diverses communautés.
Conclusions personnelles : J’ai eu du mal à trouver une cohérence dans l’ordre des présentations et puis, avec un peu de recul, il m’est apparu qu’après avoir formulé la question initiale, ce séminaire était organisé en deux parties qui semblaient s’articuler autour de l’intervention centrale (puisque au centre des cinq interventions) d’Éric Rommeluère qui posait clairement la question : Les centres bouddhistes tels qu’ils existent actuellement peuvent-ils être l’expression d’une transmission authentique du dharma ? Elle était précédée de deux interventions conservatrices recommandant fortement d’éviter toute précipitation dans un éventuel changement. Elle était suivie de deux autres interventions qui évoquaient les changements possibles. La première, sûrement à la manière japonaise, le disait sans le dire. Si au début de son intervention, Fujita Isshô prônait sans ambiguïté qu’il faut avoir l’humilité de tout recommencer si on se rend compte de ses propres erreurs, mais sans prendre position sur la situation actuelle (en cela, il se distinguait d’Éric Rommeluère qui affirmait une impasse), la fin de son exposé se diluait dans une critique pédagogique de la présentation traditionnelle du zazen. Dans la seconde intervention, Carl Bielefeldt, sous couvert d’une critique du bouddhisme à l’américaine, apportait des clés pour une réflexion plus globale qui intègre la complexité du monde dans la pratique du bodhisattva avec l’évocation d’un nouveau statut de « moine / laïque » qui agirait avec conscience dans son milieu là où il est, avec une vision élargie.
Frédéric Baylot
Mots-clés : Jizô Forzani, Taisen Deshimaru, zen sôtô
Imprimer | Articlé publié par Jiun Éric Rommeluère le 18 Oct. 10 |
le 19/10/2010
(En la foto de la entrada en frances se ven) de izquierda a derecha : Pierre Crepon Dokan, un servidor, Jiso Forzani (de pie), Fausto Taiten Guareschi, Fujita Isshô.
Observación: La siguiente es la simple plasmación de mis impresiones, necesariamente subjetivas. Algunas intervenciones han sido tan ricas que es difícil escribirlo todo, e incluso acordarse de todo.
Jiso Forzani, director de la escuela Soto para Europa. Título del seminario: "¿Dónde estamos yendo, para hacer qué, qué dirección para el Zen?" Jiso Forzani ha planteado la cuestión de la eventual superficialidad de la transmisión del dharma en Occidente. No estoy seguro de que hayan escuchado muchos esta cuestión, y todavía menos de hayan aportado algunos elementos para responderla durante el seminario.
Pierre Crepon Dukan, Templo Kôkaiji (Vannes). Título de la intervención: "El maestro Deshimaru y el zen universal". Pierre Dôkan Crépon explicó que Deshimaru propuso pocas formas ritualizadas porque no estaba formado para ello. ¿Los enseñantes de la generación de Deshimaru no experimentan ahora la paradoja que él vivió: una gran creatividad e independencia para encontrar unas formas adecuadas para el mundo occidental pero también una necesidad de reconocimiento por parte de las instancias japoneses tradicionales? Para Pierre Dôkan Crépon, los enseñantes europeos tienen todavía que mostrar mucha humildad para acoger las enseñanzas japonesas sobre los ritos. No cambiar y tomarse tiempo para esto (sic).
Fausto Taiten Guareschi, el Templo Fudenji (Italia). Título de la intervención: "Rito, acontecimiento y sacrificio en la experiencia de la fe". Pierre Crepon Dukan terminó su presentación diciendo que lo que exponía claramente, Fausto Taiten Guareschi iba a exponerlo de una manera oscura. No conociendo ni a uno ni al otro, yo no pude percibir mas que la broma. Tras la presentación, sólo pude darle la razón. En un discurso tintado de antropología y del cual numerosos términos fueron tomados de la teología católica, Fausto Taiten Guareschi dijo lo mismo: el ritual es importante, no lo cambiemos.
Éric Jiun Rommeluère, Un Zen Occidental. Título de la intervención: "No dejes que se interrumpa" No planteó sino una pregunta: "¿Son los centros budistas la forma más adecuada para transmitir el dharma?" Eric Jiun Rommeluère buscó interpelar a los maestros presentes sobre la forma actual de transmitir el dharma, tal vez contaminado por las relaciones comerciales y mundanas. No aportó respuesta pero, haciendo muestra de una gran sensibilidad y preguntándose a sí mismo por su propia práctica, planteó la cuestión de que "¿para qué hacer?" puede olvidarse con demasiada frecuencia.
Fujita Isshô, director del Centro Internacional del Budismo Soto Zen. Título de la intervención: "Comenzar desde el principio: reinterpretación de la práctica del Zen". Es evidente que la conferencia de Fujita Isshô presuponía conocer los códigos de comunicación japoneses. No conozco estos los códigos, así que sólo puedo hacer suposiciones. Al comienzo de su intervención habló de las dificultades de ser creativo en el seno de la escuela Zen japonesa. Animó a localizar los posibles errores en la enseñanza del dharma, atreviéndose a empezar todo de nuevo si nos damos cuenta de que estos existen. Sin embargo, en ningún momento dijo que el zen actual se encontrase en el error ni que hacia falta empezarlo todo de nuevo y, si aconsejaba encontrar nuevas formas de enseñanza, no las dijo. Simplemente pidió a los enseñantes el permanecer en la postura del estudiante en lugar de la del maestro. Fujita ha vivido durante mucho tiempo en los Estados Unidos, y su presentación fue muy agradable, vivaz y humorística.
Carl Bielefeldt, de la Universidad de Stanford. Título de la intervención: "El siglo XXI de Dôgen, hacia un budismo participativo". Carl Bielefeldt presentó las características del budismo americano, pero que ciertamente se pueden extender al budismo occidental contemporáneo: la secularización, el individualismo, el eclecticismo, el igualitarismo y el activismo. La práctica del budismo es una participación en la vida del mundo en si mismo y no una huida del mundo. El bodhisattva acepta con paciencia el mundo tal como es y trata de mejorarlo. Se pude buscar renovar la tradición, pero no se debe perder la posibilidad de ser renovado uno mismo por esa tradición tratando de adaptarla al gusto personal. Si algunas perspectivas de Dôgen pueden ahora parecer anticuadas, otras son intemporales; así pues, no hay Buda a buscar en otra parte sino dejándolo que exista en la propia vida. A diferencia de Dôgen, que hacía de la vida monástica el único camino hacia el despertar, Carl Bielefeldt introdujo la complejidad de nuestro mundo contemporáneo, dando la imagen del “monje/laico” que pertenece a varias comunidades (desde la familia a la sociedad) y quién debería gestionar las contradicciones de estas comunidades, sin impedirse actuar. Siendo plenamente consciente y activo, estas acciones podían tomar la forma de la obediencia a veces (incluso a menudo) como de la resistencia otras veces dentro de estas diferentes comunidades.
Tuve problemas para encontrar una coherencia en el orden de las presentaciones y, después, en perspectiva, se me ocurrió que después de haber sido formulada la pregunta original, este seminario estuvo organizado en dos partes que parecían girar en torno a la intervención central (puesto que está en el centro de las cinco intervenciones) de Eric Rommeluère, que planteó la cuestión claramente: ¿Los centros budistas, tales como los que existen en la actualidad, pueden ser la expresión de una auténtica transmisión del dharma?
Fue precedido por dos intervenciones conservadoras, recomendando con fuerza evitar cualquier precipitación ante algún eventual cambio. Fue seguido por otras dos intervenciones que sugerían los posibles cambios. La primera, seguramente a la manera japonesa, lo dijo sin decirlo. Si al comienzo de su discurso Fujita Isshô propuso sin ambigüedades que había que ser lo suficientemente humilde como para empezar de nuevo si te dabas cuenta de tus propios errores, pero sin tomar una posición sobre la situación actual (en esto difería de Eric Rommeluère que proclamaba un callejón sin salida), el final de su presentación se diluyó en una crítica de la enseñanza tradicional de zazen.
En la segunda intervención, Carl Bielefeldt, con el pretexto de una crítica del budismo a la americana, aportó claves para una reflexión más global, que integre la complejidad del mundo en la práctica del bodhisattva con la evocación de un nuevo estatus de "monje/laico" que actúa con conciencia en el medio en el que está, con una visión más amplia.