Depuis le début de l’année, le programme des soirées de notre groupe parisien est légèrement modifié. Le lundi et le mercredi sont consacrés au seul silence lumineux de la méditation, la durée des assises passant désormais de 30 à 40 minutes. Le jeudi est, lui, désormais consacré à des cycles d’enseignements.

Quelqu’un me demande pourquoi avoir allongé la durée des méditations de dix minutes ?

On peut parfois croire méditer alors que tout simplement on reste assis tranquillement dans un état doucereux entrecoupé de quelques pensées de-ci, de-là. La méditation est pourtant loin d’être une pratique immobile du rêve. Elle requiert une force qui transperce les illusions. Lorsqu’on s’exerce longuement, on entre véritablement dans l’expérience d’un corps et d’un mental unifiés : on est même sommé de s’installer dans cette expérience. Certes, on peut encore rêvasser, mais cela devient plus difficile.

Une énigme aussi surgit, car on ressent plus fortement, plus réellement encore ses propres limites (qu’elles soient physiques ou mentales). Ces limites nous questionnent : Faut-il impassiblement les ignorer, faire comme si elles n’existaient pas, donner le change quand tout le monde reste immobile dans la salle de méditation ? Ou bien faut-il les dépasser, en faire toujours plus et devenir un grand champion de la méditation ? La méditation est-elle une lutte contre soi ? Faut-il finalement abdiquer, renoncer devant ses limites ? Par exemple, je vous conseille de croiser les jambes les genoux au sol, mais vous n’y arrivez pas. Que faites-vous alors ? Vous vous forcez à les croiser quoi qu’il en coûte, ou bien vous vous asseyez sur une chaise ?

Ignorer ses limites est une erreur. Les dépasser est une erreur. Combattre est une erreur. Abandonner est tout autant une erreur. Mais si vous savez méditer, avec patience et douceur, vous saurez finalement quelle est la bonne réponse.

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