Demain II
Je ne pensais pas que mon dernier billet déclencherait autant de messages et de réactions. J’ai même reçu hier matin un coup de fil d’un enseignant bouddhiste lui aussi fort préoccupé par les développements actuels du Zen en Europe. Et bien!
Pour répondre à quelques interrogations, je ne souhaite évidemment pas cesser d’offrir cette pratique. Simplement, il m’apparaît de plus en plus clairement que les formes habituelles ne sont plus à même de faire pleinement entendre et immédiatement la signification du dharma. Le point essentiel est le suivant : sous couvert d’éveil, le dharma ne doit pas être une illusion de plus, ni pour vous ni pour moi. Le dharma est une illusion lorsqu’il devient un nouvel objet d’appropriation. Dès que l’appropriation surgit, les enjeux et les stratégies apparaissent, on s’identifie au dharma, on veut le défendre, on veut le protéger, on veut convertir. Le dharma peut sans conteste devenir la plus puissante des illusions .
La pratique de l’éveil est assez similaire à ce que nous connaissons en Occident sous la forme des psychothérapies. Si vous êtes engagé dans une thérapie, vous devez être habité, pour ainsi dire envoûté par la thérapie. Si vous allez à vos séances juste par intérêt ou pour en savoir un peu plus sur vous-mêmes, il ne se passera rien ou pas grand chose. Les changements n’apparaissent que si la thérapie devient à ce moment-là de votre existence une question vitale. Plus elle est vitale, plus vous vous explorez vous-mêmes sans retenue, sans pudeur, au risque même de tomber ou de défaillir. Vous n’en avez cure. C’est parfois terrifiant et pourtant vous poursuivez car vous savez qu’il en en va de votre vie. Vous devez vous sauver. La pratique de l’éveil telle que nous l’envisageons dans le Zen travaille de la même façon. Ni l’intérêt ni les lectures ni la méditation ne servent à quoi que ce soit s’il n’en va pas de votre vie. Le changement (l’éveil) n’est possible que si votre pratique devient une question de vie et de mort. Votre vie et votre mort se ramènent alors à cette seule question de l'éveil.
Le dharma est toujours présent lorsque la pensée de l’éveil est présente. Il n’existe alors aucun obstacle. Car alors, nous sommes déjà éveillés.
Photographie : Chris Jordan (In Katrina's Wake: Portraits of Loss from an Unnatural Disaster, 2005)
La pratique de l’éveil est assez similaire à ce que nous connaissons en Occident sous la forme des psychothérapies. Si vous êtes engagé dans une thérapie, vous devez être habité, pour ainsi dire envoûté par la thérapie. Si vous allez à vos séances juste par intérêt ou pour en savoir un peu plus sur vous-mêmes, il ne se passera rien ou pas grand chose. Les changements n’apparaissent que si la thérapie devient à ce moment-là de votre existence une question vitale. Plus elle est vitale, plus vous vous explorez vous-mêmes sans retenue, sans pudeur, au risque même de tomber ou de défaillir. Vous n’en avez cure. C’est parfois terrifiant et pourtant vous poursuivez car vous savez qu’il en en va de votre vie. Vous devez vous sauver. La pratique de l’éveil telle que nous l’envisageons dans le Zen travaille de la même façon. Ni l’intérêt ni les lectures ni la méditation ne servent à quoi que ce soit s’il n’en va pas de votre vie. Le changement (l’éveil) n’est possible que si votre pratique devient une question de vie et de mort. Votre vie et votre mort se ramènent alors à cette seule question de l'éveil.
Le dharma est toujours présent lorsque la pensée de l’éveil est présente. Il n’existe alors aucun obstacle. Car alors, nous sommes déjà éveillés.
Photographie : Chris Jordan (In Katrina's Wake: Portraits of Loss from an Unnatural Disaster, 2005)
Imprimer | Articlé publié par Jiun Éric Rommeluère le 05 Jui. 10 |
le 05/07/2010
Mañana II
No pensaba que mi última entrada desencadenaría tantas reacciones y mensajes. Ayer por la mañana recibí incluso una llamada de un enseñante budista, muy preocupado también por los actuales desarrollos del Zen en Europa. ¡Vaya!
Para responder a algunos interrogantes: evidentemente no deseo dejar de ofrecer esta práctica. Simplemente, veo con más claridad a cada momento que las formas habituales no son las más idóneas para hacer entender plena e inmediatamente la significación del dharma. El punto esencial es el siguiente; con el pretexto del despertar el dharma no debe ser una ilusión más, ni para vosotros ni para mi. El dharma es una ilusión cuando se convierte en un nuevo objeto del que apropiarse. Desde que la apropiación surge, las apuestas y las estrategias aparecen, nos identificamos al dharma, se le quiere defender, se le quiere proteger, se desea convertir. El dharma puede sin duda convertirse en la más poderosa de la ilusiones.
La práctica del despertar es bastante similar a lo que conocemos en Occidente con el nombre de psicoterapias. Si estás comprometido en una terapia, debes estar poseído, por decirlo así cautivado por la terapia. Si vas a las sesiones solo por curiosidad o para saber un poco más sobre ti mismo, no sucederá estrictamente nada. Los cambios no aparecen mas que si la terapia se convierte en ese momento de tu existencia en una cuestión vital. Mientras mas vital es, más te exploras a ti mismo sin limitaciones, sin pudor, arriesgando incluso a caerte o a desfallecer. No te importa. A veces es terrible y sin embargo prosigues pues sabes que va en ello tu vida. Tienes que salvarte. La práctica del despertar tal como la encaramos en el Zen trabaja de la misma manera. Ni la curiosidad, ni las lecturas, ni la meditación le sirven a nadie si no va en ello la vida. El cambio (el despertar) no es posible mas que si vuestra práctica se convierte en una cuestión de vida y muerte. Vuestra vida y vuestra muerte se juntan entonces en esta única cuestión del despertar.
El dharma está siempre presente cuando el pensamiento del despertar está presente. No existe entonces ningún obstáculo. Pues entonces estamos ya despiertos.