Contre le McBouddha
Espace 2, l'autre chaîne de la Radio Suisse Romande, propose cette semaine une série d'émissions consacrées aux mécompréhensions du bouddhisme, "Contre le McBouddha", avec notamment deux très belles interviews de Fabrice Midal, auteur de Quel Bouddhisme pour l'Occident ?, publié aux Editions du Seuil. Fabrice est l'une des rares personnes en France à dire le vrai.
Extrait de l'émission du 20 février (transcription) : "Je voulais que mon livre s'adresse à ceux qui ont tant de préventions contre le bouddhisme qui est devenu une sorte de calmant, une sorte de potion pour essayer d'être calme. Quand j'étais chez mon dentiste qui m'a fait très mal l'autre jour, il me disait : "Mais je croyais que vous étiez bouddhiste et que vous deviez être zen." Cette adéquation constante du bouddhisme avec quelque chose de calme dans lequel on n'est pas en rapport avec rien de grand, et rien d'intense et rien de fort, qui n'est pas en débat avec les grandes questions de notre temps, cette manière, cet art du bonheur fastoche, voilà un peu ce que je voulais essayer de dénoncer et rappeler que le bouddhisme était une tradition extraordinaire et particulièrement en rapport à la vérité de notre temps, la vérité historique de notre temps."
A écouter d'urgence ! C'est par ici (sélectionnez dans la semaine du 19-23 février le jour, puis cliquez sur "A vue d'esprit"). Chaque émission dure une demi-heure. Si vous n'avez pas beaucoup de temps, écoutez au moins l'émission du 20 février.
Extrait de l'émission du 20 février (transcription) : "Je voulais que mon livre s'adresse à ceux qui ont tant de préventions contre le bouddhisme qui est devenu une sorte de calmant, une sorte de potion pour essayer d'être calme. Quand j'étais chez mon dentiste qui m'a fait très mal l'autre jour, il me disait : "Mais je croyais que vous étiez bouddhiste et que vous deviez être zen." Cette adéquation constante du bouddhisme avec quelque chose de calme dans lequel on n'est pas en rapport avec rien de grand, et rien d'intense et rien de fort, qui n'est pas en débat avec les grandes questions de notre temps, cette manière, cet art du bonheur fastoche, voilà un peu ce que je voulais essayer de dénoncer et rappeler que le bouddhisme était une tradition extraordinaire et particulièrement en rapport à la vérité de notre temps, la vérité historique de notre temps."
A écouter d'urgence ! C'est par ici (sélectionnez dans la semaine du 19-23 février le jour, puis cliquez sur "A vue d'esprit"). Chaque émission dure une demi-heure. Si vous n'avez pas beaucoup de temps, écoutez au moins l'émission du 20 février.
Mots-clés : Fabrice Midal
Imprimer | Articlé publié par Eric le 23 Fév. 07 |
le 23/02/2007
Bonjour,
Je trouve ce commentaire plus juste que celui que vous avez fait sur le 'patchwork poétique guimauve' (belle formule entre parenthèse). Ce commentaire était général, ma réaction est générale aussi (je veux dire, pas en référence à un auteur particulier).
Si je ne m'abuse, Bouddha a dit à peu près : 'ne croyez pas ce que je vous dit parce que je vous le dis'. Donc, doutez, faites votre lard, expérimentez, ce qui donne implicitement le choix de prendre ou de laisser, en tout ou en partie. Heureusement, parce que 'doutez, puis adhérez parceque j'ai raison', c'est une version pas très sympathique de 'Croyez'.
Donc, prendre des morceaux et les faire coincider avec notre propre intuition, est un moyen à mon sens très approprié de s'adapter aux différences individuelles et culturelles. L'intuition fondamentale étant identique quant au fond, et variée quant à la forme. Le boudhisme Zen est probablement à l'heure actuelle l'expression la plus convaincante de cette intuition fondamentale; mais avant boudha, il n'y avait pas de boudhisme, et pourtant, l'intuition boudhiste Zen est déjà présente chez Epictète et Jesus entre autres (sous d'autres formes, évidemment, mais avec une similitude frappante sur le fond). Dans un autre domaine, les correspondances entre la physique du XX sciècle et l'intuition boudhiste enrichissent plus qu'elles ne limitent.
Tout cela pour dire que le patchwork ne me gène pas trop, pas plus que la poésie. Reste la guimauve. Beurk. On met évidemment à la poubelle les dérives consuméristes et manageriales du vocable 'Zen'. Quant à la modernité, c'est une notion tellement vide de sens qu'elle me semble non pertinente dans quelqu'analyse que ce soit.
Evidemment, réduire le zen au calme est un peu simplificateur. Toutefois, si on remplace calme par sérénité, on se rapproche un peu, non ? La sérénité et le calme n'excluent pas l'intensité, que je sache. Un dentiste devrait toutefois savoir que la sérénité quand on vous applique la question, c'est pour le moins très exceptionnel.
Amicalement.
Jacques.
Note : pour ceux que les ponts entre philosophie et physique intéressent, je suis actuellement plongé dans un livre remarquable, écrit par un des maîtres de la physique 'moderne', Wolfgang Pauli, compagnon d'Einstein, Bohr, Heisenberg et Schroedinger.
W. Pauli / Physique moderne et philosophie / Albin Michel sciences / ISBN : 2226107843 - EAN : 9782226107848