Le Livre de la Guirlande Fleurie (Avatamsaka sûtra) possède une célèbre maxime que l’Orient n’a jamais cessé de méditer : « L’esprit, le Bouddha et l’être égaré, il n’y a pas de différence entre les trois. » La phrase proclame que la fermeture n’est pas l’envers de l’ouverture mais l’ouverture réduite à son minimum à la manière d’un diaphragme fermé d’un appareil photographique. Elle proclame que l’inconscience n’est pas l’envers de la conscience mais la conscience à son degré le plus bas. L’éveil ne se joue pas contre l’illusion. S’éveiller est un processus d’élargissement et d’approfondissement de nos qualités fondamentales de présence, d’ouverture et d’attention. Ces qualités ont toujours été là, elles seront toujours là. Nous ne pouvons les développer que si nous cessons de les voir comme des qualités qui nous appartiennent ou comme des objets que nous pourrions saisir ou manipuler. Simplement, les Éveillés portent ces qualités à leur plénitude. Leur ouverture est inconditionnelle. Leur largesse ne refuse rien. Leur attention est transparente et lumineuse. Les bouddhas comme les êtres égarés éprouvent la maladie, la douleur et la peine, mais mus par ces qualités d’ouverture et d’attention, ils ne sont plus entravés. Ils apprécient simplement la vie dans ses multiples états et ramifications. Ils s’offrent à la vie dans l’étonnement et la surprise. Et ils voient leur esprit tel qu’il est.

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