Nous sommes présents. La présence est la possibilité même d’une perception, d’une ouverture et d’une attention. À cet instant précis, vous percevez des sons, des bruits, des odeurs. Toutes ces perceptions ne forment pas des blocs de sensations hétérogènes. Comme être vivant, vous avez une faculté qui vous permet d’intégrer toutes ces multiples sensations en un tout cohérent. Les enseignements bouddhistes n’évoquent pas cinq mais six sens. Le sens du mental qui se surajoute aux cinq premiers sens et permet de synthétiser toutes les perceptions sensorielles en une seule expérience de présence. Ce champ perceptif se déploie grâce à une ouverture naturelle de l’être. L’ouverture peut s’apprécier à partir de son envers, la fermeture. La fermeture s’exprime sous différentes formes, comme la dépression, la douleur ou la souffrance. Lorsqu’on se referme, l’espace et le temps semblent se recroqueviller en un seul lieu, le plus souvent notre corps meurtri et mutique. Certaines expériences rompent notre présence naturelle au monde et la maladie est sans doute l’une des plus habituelles. Une simple rage de dent peut aisément nous couper et aimanter toute notre attention. Lorsque la maladie devient plus aigue, le corps ralentit, se paralyse, se recroqueville, s’effondre. L’esprit sombre aussi. L’ouverture est le mode d’être de la santé. L’ouverture est un pouvoir, celui de s’ouvrir au-delà de nous-mêmes sur la richesse et la beauté des choses. Nous possédons également une qualité d’attention qui nous permet de reconnaître telle ou telle chose. Comme la perception et l’ouverture, l’attention se tient en amont de la réflexion. L’attention ne signifie pas simplement être attentif à quelque chose de particulier. Il s’agit de la manifestation de notre clarté et de notre lucidité. Quels que soient nos sentiments, nos frustrations nos conflits, nos confusions, ils existent dans cet espace réel que nous appelons la vie. Par la perception, par l’ouverture, par l’attention, nous participons au réel. Nous sommes la réalité vivante. Ne faut-il pas déjà reconnaître cette donnée primordiale de l’expérience ?

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