Changement
Je viens d’annuler la retraite d’hiver qui devait avoir lieu en Belgique du 28 décembre au 1er janvier. Je suis un peu fatigué en ce moment mais, à vrai dire, surtout fatigué du tourisme spirituel. De plus en plus de personnes viennent à des retraites "pour voir". Le confort des chambres, les menus préoccupent beaucoup. Chacun surenchérit dans les exigences : Non, je ne ferais pas de méditation si je n’ai pas ma chambre seule ! Ce genre de déclaration devient de plus en courante et me sidère à chaque fois. Une retraite n’est pas un stage quelconque où l’on passe un moment original à s’imbiber des sagesses orientales. Il ne s’agit pas non plus d’écouter la voix tranquille d’un enseignant bouddhiste. Une retraite ne peut pas plus obéir à la loi de l’offre et de la demande. Une retraite zen doit uniquement être consacrée à l’éveil. On ne se demande pas si les chambres, les repas ni même l’enseignement nous plaisent ou non, on s’efforce au contraire et par une conversion intérieure du regard de découvrir ce qui fait advenir ces sentiments de plaisir ou de déplaisir. C’est un moment où l’on peut également travailler sur ses inconforts.
Comme un certain nombre de personnes s’étaient malgré tout inscrites à la retraite d’hiver, j’organise une journée de pratique et d’initiation à la méditation à Mons le samedi 30 décembre 2006, de 9 h à 18 h. Les informations sont en ligne sur le site Un Zen Occidental.
Comme un certain nombre de personnes s’étaient malgré tout inscrites à la retraite d’hiver, j’organise une journée de pratique et d’initiation à la méditation à Mons le samedi 30 décembre 2006, de 9 h à 18 h. Les informations sont en ligne sur le site Un Zen Occidental.
Imprimer | Articlé publié par Eric le 14 Nov. 06 |
le 14/11/2006
C'est ainsi aussi que je conçois une retraite zen...
Le confort en rien ne me préoccupe, un bol de riz avec des légumes pour soutenir le corps, un endroit pour s'allonger et dormir dans le dojo, et l'unique "confort" d'un zafu doit etre largement suffisant.
Pratiquer zazen ensemble pendant quelques jours est un véritable cadeau, c'est du bonheur condensé !!
J'ai tout oublié du zen, je ne fais que zazen et le matin je me lève, je prépare un bon café, je prends une douche et ensuite je m'engouffre dans le métro parisien .....et je vis ce qui arrive ou n'arrive pas sans trop me soucier......(Ah si, je veux bien tout abandonner "corps et esprit" sauf le petit café du matin ;-)
Bernard
le 14/11/2006
Plus je laisse zazen se faire et plus je n'ai plus aucune idée de ce qu'est la pratique zen.
Il y a quelques années j'étais trés "fier" de porter le rakusu et le kesa (le vêtement du moine zen), le kolomo noir...je faisais tous les gestes avec une certaine "perfection" etc...J'étais un disciple "appliqué" et puis petit à petit tout ça est tombé, je m'en fiche à présent de la façon de me vêtir, un tee-shirt noir fait trés bien l'affaire.......Il y a un texte qui résume trés bien ce qu'est la "bonne" manière de se vêtir :
" Brumes d'hiver et d'automne, rosée, nuages, pluies de printemps sont le vrai kesa que revêt notre corps."
Il suffit d'un endroit assez calme, un coussin ou une couverture pliée, des amis de pratique quand c'est possible, l'essentiel c'est de ne pas "perdre un jour" sans pratiquer zazen même si on en à marre de recommencer tous les jours la même chose...zazen c'est le début et la conclusion de quelque chose qui ne se pense même pas, (même plus). Entre ces deux instants nous sommes en Vie et je viens d'entendre la sonnerie dans la cour de l'école d'à côté ......il est 16h30 !!!
le 15/11/2006
Olivier m'écrit :
"Le nomadisme/tourisme spirituel fait partie intégrale du décor dans lequel baigne aujourd'hui le zen et le bouddhisme en général, même parmi ceux qui ont reçu les préceptes bouddhistes (ce qui me désole le plus !). Il y a aussi les gens qui pratiquent depuis de longues années et qui réalisent non pas l'éveil mais la désillusion, l'impasse et l'amertume d'avoir perdu tant d'années. A nous d'être forts et de témoigner sans répit, sans jugement, sans a priori, de la joie et de l'insondabilité de cette voie, quitte à être "zappé", critiqué et catalogué. Pour moi témoigner de la joie et de l'insondabilité de la voie c'est rencontrer les gens tels qu'ils sont en laissant de côté le CV spirituel, le CV zen, le CV tout cours."
le 16/11/2006
" De plus en plus de personnes viennent à des retraites "pour voir". Le confort des chambres, les menus préoccupent beaucoup. Chacun surenchérit dans les exigences : Non, je ne ferais pas de méditation si je n’ai pas ma chambre seule !"
Ce que vous dites est hélas bien vrai!!!
je n'ai pas encore eu l'occasion d'aller en sesshin, mais j'entends les commentaires avant et après... et souvent cela me laisse perplexe... Soit, je ne vais pas épiloguer sur le sujet, mais... Bref, Eric, reposez-vous et que paix et lumière vous accompagne. Marianne