Voici maintenant six mois que Le bouddhisme n'existe pas, mon dernier livre, est paru. Je remercie tous les lecteurs qui m’ont écrit au cours de ces derniers mois. Mon éditeur, lui, est ravi : les ventes sont importantes et l’ouvrage a été nominé pour un prix littéraire (Le prix Spiritualités d'aujourd'hui).

Le bouddhisme n’existe pas : Le titre n’a pas toujours été bien compris, comme si cela ne pouvait être. Il ne s’agit pourtant pas d’une fantaisie littéraire. Le titre fait directement écho à la phrase de Nâgârjuna, le grand saint bouddhiste, dans ses Stances du milieu : «À personne et nulle part, le Bouddha n’a jamais rien enseigné.» Depuis Nâgârjuna, aucun auteur n’a égalé la puissance de cette formule qui dévoile à nu le cœur des enseignements. Pour tenter de la percer, l’argument du livre se déploie autour de trois thèmes congruents : la mystique, l’antimétaphysique et la métaphore.

Le dharma est une exercice mystique. C’est un arrachement aux opinions, aux jugements, aux attentes et aux désirs. Les traditions de la Grandeur parlent «d’entrer dans l’inconcevable».
Le dharma est une pensée antimétaphysique. Les bouddhas ne professent aucun principe, aucune doctrine, aucune vérité. Leurs discours et leurs méthodes ne sont que des dispositifs à même de nous faire pénétrer l’inconcevable.
Le dharma est un langage métaphorique. Le refus de toute vérité conduit les bouddhas à une autre forme de langage afin de pointer l’inconcevable au cœur même du conçu.
Mystique, antimétaphysique, métaphore : Il s’agit plus particulièrement des fils conducteurs des grands textes indiens du Grand Véhicule : Les Sûtras de la grande sagesse, le Sûtra de Vimalakîrti, le Sûtra du Lotus, etc. Leur lecture est inépuisable.


Il y a quelques semaines, j’étais à Bordeaux à la Librairie Mollat pour présenter le livre. Depuis de nombreuses années, Mollat accomplit un merveilleux travail pour faire connaître et aimer la littérature. J’ai été accueilli avec une rare délicatesse par les libraires. Ils m’avaient demandé de faire une causerie, je leur ai aussi proposé de faire une méditation. Ils ont accepté et j’ai donc conduit une méditation pour la centaine de personnes présentes. C’était merveilleux : pour ainsi dire personne n’avait d’expérience et, pourtant chacun des participants a joué le jeu de plonger dans l’inconcevable. L’un des libraires après me confia : «C’est étonnant, dans ce lieu où l’on ne fait que parler, j’ai pour la première fois entendu le silence.» Une expérience à renouveler sans modération.

Vous pouvez écoutez le podcast de la causerie à la librairie Mollat. Attention, elle dure une heure. Ma voix est un peu fatiguée.



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