Le zen s’est transmis de génération en génération par la seule rencontre du cœur. Il ne peut aucunement s’apprendre dans les livres ou sur internet, car il ne relève pas d’un savoir. Même ce blog ne peut qu’inviter à la rencontre du cœur. Guère plus. Le maître enseigne, le disciple étudie, mais dans la véritable intimité des cœurs, l’enseignement comme l’étude sont dépassés. Une telle relation ne peut se nouer que dans la confiance mutuelle. Le disciple a confiance dans la bonté du maître. Le maître, lui, a confiance dans la capacité du disciple à toucher son propre cœur. L’un et l’autre font un pari sur l’avenir : qu’une vie authentique et éveillée est possible. Chacun s’y jettera totalement, sans faux-semblant, ni a priori ni jugement. Le maître et le disciple se mettent tous deux à nu, se dévoilent, s’exposent, se mettent en danger. Il y aura parfois des difficultés, des renoncements et des épuisements. Toute transformation a son prix. Les remises en cause sont parfois douloureuses – il y a tant de choses que l’on ne voudrait pas remettre en cause. Et puis il y aura des joies et des bonheurs. Le souci constant de l’enseignant est de trouver le mot juste, l’attitude qui va bouleverser son ami. Le bouleversement intérieur est rendu possible par ce jeu de miroirs qui ne cherchent plus à renvoyer des images mais au contraire à les faire éclater en pièces. C’est une relation nécessairement exigeante. Elle prendra du temps, mûrissant jour après jour, mois après mois, année après année.

Photographie : Ryôtan Tokuda (DR). Cliquez sur la vignette.


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